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Le réveil des dieux

Entendez-vous souffler ce vent norvégien, porteur d'un secret vieux de 3 000 ans ? Il contourne les géantes rocailleuses, défie les forêts de sapins et les eaux troublées, urgé de vous transmettre son témoignage... car aux frontières de Bergen, autrefois préservé dans des glaciers, le livre de La Völva a été ouvert. Les âmes des divinités et autres créatures nordiques prisonnières de ses pages peuvent dorénavant être relâchées sous le ciel, pour répondre à la promesse de l'inéluctable.

Le destin déploie sa main et vous dévoile son jeu, et quand vos yeux constatent votre défaite, vous comprenez enfin la vanité de votre combat.

Intrigue en cours — Le temps est bien choisi pour vous duper : Le destin vous punis d’avoir voulu vous en détourner, entendez-vous son rire moqueur ?... Sachez que jamais il ne vous laissera en paix.
NB — Forum inspiré de la mythologie nordique | divinités et créatures mythiques réincarnées. Nous sommes en automne 2020 ; rps ultérieurs à la date actuelle prohibés, mention "flashback" pour les rps antérieurs.
à l'honneur
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Strength & Sharpness | Velena & Fródi
Fródi Finnson
Fródi Finnson
Dieu de la prospérité et de la fertilité
crédits : @alittlebitofrain
réincarnation de : Freyr · Dieu de la prospérité et de la fertilité
LOCALISATION : Oslo, mais voyage régulièrement un peu partout
PROFESSION : Architecte naval · héritier de la Norsk Sjø
ORBES : 668
misères : 116
Mer 30 Sep - 16:04
STRENGTH & SHARPNESS.
@Velena Jespersen


d8d9ca39cb28691c936cc386eb67ae08.gifJ’aurais pu être nerveux. Assis dans un coin de l’amphithéâtre, au premier rang, attendant patiement que le professeur m’appelle pour monter sur l’estrade, j’aurais pu être angoissé, stressé, complètement paniqué. Fródi l’aurait peut-être été. Même s’il aurait eu moins de raison que moi de l’être. Je tâtonnais encore dans son travail et ses connaissances, son savoir-faire était spécifique, mais il ne me changeait pas beaucoup de ce que je voyais mon père… pardon, Njørd, faire quotidiennement sous mes yeux lorsque j’étais enfant. Ce qui m’embêtait le plus, c’était ces douleurs chroniques depuis plusieurs jours. Mon nez me gratta soudain, je dus sortir un mouchoir en vitesse pour éternuer bruyamment dedans. Certains regards se posèrent sur moi, notamment celui de l’enseignant qui me dévisagea avant de sourire.

Je remercie Monsieur Fródi Finnson, futur PDG de la Norsk Sjø, du temps qu’il nous accorde aujourd’hui. La géopolitique maritime est une affaire complexe avec lesquelles les grandes entreprises doivent agir au quotidien. Ils emploient des spécialistes juridiques et…

Je m’étais levé et quelques applaudissements timides accompagnèrent mes pas avant de mourir immédiatement. L’heure n’était pas à cela, d’autant qu’il s’agissait d’une simple intervention pour illustrer un cours complexe. Je n’étais pas le mieux placé, mais j’étais l’héritier et j’avais deux ou trois notions en la matière. C’était tout ce que l’on me demandait.

Pardonnez-moi de ne pas vous serrer la main Professeur Hingbergson, je crains d’avoir attrapé un refroidissement.

Un refroidissement, tu parles. J’étais un dieu. Les dieux ne s’enrhumaient pas. Mais c’était ce que le médecin avait conclu la veille. Je saluai l’amphithéâtre plein à craquer et je fus surpris d’y voir une majorité de jeunes femmes qui m’observaient, pour certaines, avec une attention étrange. Des têtes se penchaient les unes vers les autres pour murmurer des commentaires. C’est à cet instant que je sentis ce picotement qui m’était devenu familier. La sensation étrange d’une âme ancienne qui n’était pas à sa place ici. Je scrutai l’assemblée, mais, est-ce que c’était lié à ce refroidissement, je ne distinguai pas la source de cette énergie nouvelle. Qui qu’elle fut, je ne la connaissais pas.

Je parlais durant vingt minutes, plus à l’aise que je n’aurais pensé l’être lorsque je m’étais réveillé, il y avait un peu plus d’un mois. Il fallait croire que je commençais à prendre l’habitude de Fródi et de sa vie. Le reste du temps fut consacré aux questions du Professeur puis à celles des élèves. Heureusement, j’avais un verre d’eau que je sirotai de temps à autres. Lorsque la sonnerie stridente de l’université retentit, la plupart des étudiants avaient déjà pliés bagages, des étudiantes vinrent s’agglutiner au bureau pour me poser d’autres questions et je dus refuser plusieurs invitations à boire un café. Est-ce que la réputation de Fródi me précédait ? Sans aucun doute… Et j’avais visiblement du mal à me débarrasser de cette image, moi qui n’aimais que ma géante de glace.

Enfin, je fus libre.

Merci d’avoir accepté cette intervention, Monsieur Finnson.
Ce n’est vraiment rien, c’était un plaisir, répondis-je avec beaucoup de politesse.

J’oubliai un instant le tempérament de Fródi et offris un sourire au Professeur Hingbergson. En m’éloignant, j’essuyai mon nez d’un mouchoir et me dirigeai vers l’arrêt de tramway le plus proche. J’avais préféré laissé ma voiture au garage car en ville, je ne rencontrais que des bouchons. La sensation de picotement revint alors. Je me rendis compte qu’elle ne m’avait jamais totalement quitté depuis l’amphithéâtre, mais cette fois, elle était plus forte. L’âme ancienne était derrière moi et je bifurquai vers une allée de l’université désertée par les étudiants. J’attendis d’être certain de pouvoir l’acculer et me tournai vivement. Mains dans les poches, l’allure désinvolte de Fródi allait à merveille avec le froncement de mes sourcils. J’étais méfiant. Une âme qui ne m’abordait pas directement était peut-être signe d’un danger imminent.

Je sais pourquoi vous me suivez, mais la politesse aurait été de venir me parler en premier. Qui êtes-vous ? Je ne vous connais pas il me semble.
Velena Jespersen
Velena Jespersen
Valkyrie
crédits : @Lux
réincarnation de : Hildr. Valkyrie légendaire.
LOCALISATION : Oslo
PROFESSION : Etudiante en Master Etude des conflits et de la Paix
ORBES : 760
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Mer 30 Sep - 17:59
Strength & Sharpness
Contrairement à son habitude, Velena était allée s’assoir au fin fond de l’amphithéâtre. Elle qui d’ordinaire buvait les paroles de ses professeurs, levant la main pour répondre lorsque cela était nécessaire, prenant studieusement des pages et des pages de notes, était désormais reléguée au fond de la salle, bien décidée à ne pas se faire remarquer. Malheureusement, une de ses amies de longue date, une native anglaise nommée Victoria, tenait coûte que coûte à la suivre partout, et lui adressait sans cesse de grands sourires mi-sympathiques, mi-inquiets qui entamait petit à petit la légendaire patience de la valkyrie. Plongeant dans cet état qu’elle surnommait “conscience végétative”, Velena se mit à dessiner des spirales et des runes distraitement sur une feuille blanche, hochant la tête de temps à autre quand on lui adressait la parole. Par Odin, comme il était difficile d’être dans la peau d’une vulgaire étudiante ! Hildr aurait rêvé de se réincarner dans le corps d’une combattante émérite, une guerrière des temps modernes. Mais non, il avait fallu que sa page soit lue par une cruche, militant pour la paix dans le monde. Quelle ironie.

L’ambiance était studieuse et Velena sentit son mal de crâne revenir au grand galop. Au départ, elle avait pensé à de simples migraines, provoquées par son aversion pour les cours. Mais ce n’était pas le cours de géopolitique marine qui la rendait malade. Quelque chose clochait et cela l’inquiétait au plus haut point. Sentant son nez couler, la jeune femme passa sa main sous ses narines et renifla avant de reporter son attention sur ce qui se passait autour d’elle. Apparemment, un intervenant allait terminer le cours. Elle n’avait même pas entendu son nom.

« Tu saignes du nez ? »

Victoria venait de se pencher vers elle, arborant cet air soucieux que Velena abborait.  Elle baissa alors les yeux et s'aperçut que le dos de sa main était tacheté d’un rouge profond. Un froncement de sourcils qui n’augurait rien de bon creusa son front. Elle, la légendaire Hildr, saigner du nez ? Impossible. Du moins pas avant de lui avoir martelé à maintes reprises le visage et personne dans cette foule d’universitaires n’était capable de la toucher.


« Ce n’est rien. »

Grogna-t’elle, laconique, en acceptant le mouchoir que lui tendait son amie. Velena aurait rêvé de s’en débarrasser mais, comme l’attestait l’étrange tatouage en forme de losange sur leurs poignets, elles étaient les meilleures amies du monde. Il lui fallait garder quelques contacts pour que ses proches ne s’inquiètent pas trop. C’était un fait qu’elle avait réussi à comprendre rapidement. Plaquant le mouchoir contre ses narines elle reporta son attention sur l’intervenant et ses yeux s’écarquillèrent. L’homme était objectivement beau certes, mais quelque chose d’autre émanait de lui. Une aura magnétique que la valkyrie connaissait bien, celle du divin. Ou peut-être qu’elle perdait la boule. Durant vingt minutes elle l'epia, fascinée, tentant de réfréner son excitation. Cela faisait si longtemps qu’elle cherchait les siens, ce n’était sûrement qu’un tour de son esprit désespéré. Victoria n’avait pas loupé une miette du spectacle et lui donna un coup de coude taquin en ramassant ses affaires.

« Il te plait hein ? Je dois admettre que Fródi Finnson est vraiment hot. »

Velena lui adressa un regard stupéfait et la salua brièvement. Au moins elle connaissait son nom désormais. Bondissant de marche en marche, ses yeux verts balayèrent l’amphithéâtre pour ne pas le perdre. Il fallait qu’elle en ait le coeur net. Une telle opportunité ne se représenterait pas deux fois. Rabattant la capuche de son sweat-shirt sur sa tête elle fila le PDG de la Norsk Sjø avec discrétion jusqu’à sortir du bâtiment et gagner un coin de la faculté beaucoup plus déserté. Avisant une branche plutôt épaisse trainant sur l’herbe, Velena s’en saisit  et la fit tournoyer entre ses mains. Parfait. De toute manière elle pouvait se battre avec un simple oreiller. Elle n’avait pas vraiment besoin d’armes, elle était l’arme.

Lorsque, se sentant traqué, Fródi se retourna, la valkyrie était déjà dangereusement proche et son bâton de fortune se posa contre sa gorge, menaçant. L’homme en face n’affichait pourtant qu’un grand calme et une certaine méfiance, on ne peut plus méritée.


« Vous n’êtes pas humain n’est-ce pas ? Qu’êtes-vous ? »


Aussi près, Velena avait du mal à rester impassible face au magnétisme écrasant de l’intervenant. Impossible que ce soit un simple mortel. Ramenant le baton contre son flanc, elle croisa les mains en arrière, ressemblant à un professeur d’arts martiaux.


« Je suis Hildr, servante de Odin et guerrière légendaire. »


Et s’il se mettait à appeler la police ? S’il prétendait ne pas comprendre ? Hésitante, la jeune femme enchaina rapidement, mettant en place sa faible excuse.


« Et si vous êtes humain, dites-vous que je répète pour notre spectacle de théâtre. Je ne voulais pas vous effrayer. »


Oui, bon, elle n’avait jamais été une bonne menteuse. Son truc à elle c’était la bagarre, pas les palabres.


Fródi Finnson
Fródi Finnson
Dieu de la prospérité et de la fertilité
crédits : @alittlebitofrain
réincarnation de : Freyr · Dieu de la prospérité et de la fertilité
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ORBES : 668
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Ven 9 Oct - 12:04
STRENGTH & SHARPNESS
@Velena Jespersen


d8d9ca39cb28691c936cc386eb67ae08.gifJe fronçai les sourcils. Un bâton s’était posé contre ma gorge et cela me contrariait fort, surtout venant d’une jeune femme aussi mignonne que celle qui me faisait face. Et me me menaçait. J’enfonçai les mains dans mes poches, la laissant faire avec son bout de bois ridicule, persuadé au fond de moi qu’une chose aussi inoffensive ne pouvait rien me faire (bien que mes migraines et les taches sur mon torse tendaient à me prouver le contraire depuis quelques jours). La méfiance était de rigueur. Nous ne savions pas encore vraiment sur quel pied danser avec ces nouveaux corps, nous n’avions rien choisi et pourtant, une petite voix me soufflait que nous étions tous dans le même bateau, tous dans la même galère et que les rancunes d’hier n’avaient plus lieu d’être aujourd’hui. Sauf que ne devinant pas qui elle était, je me doutais que je n’étais ni ami, ni ennemi avec elle dans cette autre vie.

« Vous n’êtes pas humain n’est-ce pas ? Qu’êtes-vous ? »

Elle cessa alors de me menacer, porta les bras dans son dos, tête haute, menton relevé. Elle était fière, forte, entreprenante, n’avait pas peur du risque. Eh bien, se pouvait-il que je sois fasse à l’une des valkyries d’Odin ou de Freyja ? Je souris légèrement, j’avais toujours eu une grande admiration pour leur férocité même si je préférai la paix entre les peuples. Et… je ne m’étais pas trompé. Hildr. Servante d’Odin. Guerrière légendaire. Elle fut prise d’un doute visible et enchaîna rapidement sur une histoire de répétition de théâtre. Impossible de la jouer Fródi. Je me mis à rire, doucement, puis plus ouvertement, dissipant les nuages du ciel sans le vouloir.

Hildr. Fais confiance en ton instinct… Non, je ne suis pas humain.

Je fis un pas vers elle en me reprenant.

Tu as définitivement tout d’une valkyrie, j’espère que ton hôte était aussi effrontée et coriace que ce tu montres désormais. Mais si j’ai entendu parler de tes exploits, nous ne nous connaissons pas. Freyr… adopté par les Ases après la guerre contre mon peuple. On peut dire que je fais la pluie et le beau temps.

Un léger sourire. Une ancienne vie. Une dans laquelle j’avais été un guerrier moi aussi, avant de m’assagir auprès des asgardiens. Un éclair de douleur me déchira soudain le crâne m’obligeant à fermer les yeux. La luminosité que j’avais inconsciemment provoqué, l’utilisation de mon pouvoir mêlé à ce mal étrange me lacérait l’intérieur du corps de manière vraiment désagréable. Néanmoins, je poursuivis.

Tu viens de te réveiller, n’est-ce pas ? Est-ce que je suis le premier d’entre nous que tu croises ? Odin… ne l’as-tu pas senti ? Le monde est vaste… je ne sais pas combien nous sommes exactement. C’est perturbant.

Clignant des yeux, je me forçai à laisser les nuages suivre leur danse naturelle dans le ciel. Nous ne pouvions pas discuter ici, avec tous ces humains susceptibles d’entendre notre conversation. Je l’entraînai vers un café face au campus, commandai nos boissons et l’invitai à s’installer dans un coin à l’abri des oreilles indiscrètes. Je ne pouvais pas la laisser repartir de la sorte, la laisser errer. Nous étions trop peu pour cela. Il fallait que nous nous soutenions, car je pressentais de futurs ennuis et toutes les forces que nous pourrions rassembler serait utile. Hildr. Non. Je ne comptais pas la lâcher dans la nature sans aucun moyen de la contacter. Je bus une gorgée de mon Pumpkin spice latte et l'observai un instant.

Tu étais au cours de géopolitique maritime, je me trompe ? Je t'ai senti. Mais je ne t'ai pas trouvé dans l'amphithéâtre...
Velena Jespersen
Velena Jespersen
Valkyrie
crédits : @Lux
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Ven 9 Oct - 17:14
STRENGTH & SHARPNESS
Le temps s'éclaircit, alors qu'un rire frais secouait la poitrine de son interlocuteur. Velena observa ce petit miracle avec un air émerveillé, sentant l'immense chappe de plomb qui pesait sur ses épaules se dissiper. Elle n'était pas la seule à être revenue, elle en avait enfin la preuve exacte. Le nom qui lui donna évoqua de lointains souvenirs. Effectivement, ils ne s'étaient jamais croisés mais l'important était son statut de divinité. Luttant contre son envie de mettre genoux à terre pour le saluer comme son rang l'exigeait, Velena se contenta de relâcher le bâton sur l'herbe et le détailla de haut en bas. L'émotion l'empêchait de parler et elle mit plusieurs secondes avant d'articuler quelques phrases d'une voix beaucoup moins assurée.

« Je... J'espérais que vous sachiez où se trouve Odin. J'ai besoin de ses instructions. Le destin m'a donné la chance de vous rencontrer aujourd'hui. Quand je vous ai vu j'ai senti que vous n'étiez pas comme les autres. Vous rayonnez, comment les mortels ne peuvent-ils pas s'en apercevoir ? »

Vu les gloussements qui accompagnaient leur progression vers le café, son aura divine faisait effet sur tout le monde pourtant. Mais Velena était persuadé qu'ils ne le voyait pas comme elle le voyait. Qu'ils ne sentaient pas cette autorité suprême qui pouvait lui ordonner tout et n'importe quoi. Essayant de retrouver une certaine contenance, la valkyrie commanda un chocolat chaud avec un air digne et enroula ses doigts fins autour de la tasse fumante.

« J'étais au fond de la salle. J'éprouve de grandes difficultés à jouer ce rôle. Mon hôte n'a rien à voir avec une combattante et ses proches sont asphyxiant. Je suis mauvaise pour jouer la comédie, c'est de plus en plus difficile. »

Elle porta la boisson chaude à ses lèvres, souffla doucement et attendit encore un peu avant de boire le chocolat. Malgré son soulagement de croiser enfin quelqu'un de son espèce, elle ressentait une douleur sourde dans tout son corps. Puis, elle se souvint d'une phrase de Fródi.

« Vous êtes le premier que je rencontre, en effet. Et j'ai tellement de questions monsieur. Le Ragnarök n'a pas eu lieu visiblement, mais je sens que la guerre n'est pas fini pour autant. »

Elle s'interrompit brutalement, fronça ses sourcils et s'excusa rapidement avant de sortir un mouchoir de son sac. Décidément, ce n'était pas le bon jour. Posant la tasse à regret sur la table, elle appliqua le tissu contre son ses narines et il se teinta vite de rouge.

« Pardonnez moi monsieur, je saigne tout le temps du nez en ce moment, je ne sais pas ce qui arrive. Je ne connais pas encore très bien les problèmes de ce corps. Je suis navrée vraiment, veuillez me pardonner si je heurte votre sensibilité. J'aurais aimé pouvoir vous rencontrer dans un cadre et un contexte plus adapté à votre grandeur. »

Elle avait accès aux souvenirs de Velena mais rien ne lui rappelait ce genre de symptômes. Enfin, ça ne devait être rien de grave, probablement une nouvelle maladie propre au 21ème siècle. Son regard vert se porta sur Freyr avec déférence. La honte de sa condition actuelle la paralysait, tant elle en supportait pas de n'être qu'une ombre. Lui, dégageait encore un soupçon de pouvoir alors qu'elle, elle ressemblait à une jeune femme faible et ordinaire. Par la barbe d'Odin ! Qu'on lui rende son corps, ses armes et son armure ! Sinon, Velena n'allait pas tarder à devenir folle et finir dans les asiles qu'avaient inventés les dernières générations d'humains.

ft. @"Fródi Finnson
Fródi Finnson
Fródi Finnson
Dieu de la prospérité et de la fertilité
crédits : @alittlebitofrain
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Lun 19 Oct - 20:41
STRENGTH & SHARPNESS
@Velena Jespersen


d8d9ca39cb28691c936cc386eb67ae08.gifAu fond de la salle. Cela expliquait pourquoi je ne l’avais pas repérée malgré ma petite recherche. Mal éclairé, l’arrière de l’amphithéâtre était une place de choix lorsque l’on voulait se fondre dans la masse, ce qu’elle semblait essayer de faire. Elle n’était pas à l’aise dans cette enveloppe apparemment bien différente de ce qu’elle avait été par le passé et je ne pouvais que compatir face aux difficultés qu’elle éprouvait. Encore étudiante, elle devait certainement rendre des comptes à plus de personne qu’au seul Odin. Je la dévisageai tandis qu’elle buvait quelques gorgées de son chocolat.

La déférence qu’elle avait à mon égard me m’embarrassait un peu. Par le passé, j’avouais sans honte que j’adorais ça, mais aujourd’hui Fródi me soufflait à l’oreille que c’était beaucoup trop mégalo et que même si nous étions canons, c’était un peu trop. Surtout, c’était impossible de se fondre dans la masse de cette façon.

Appelle-moi Fródi, les gens ici ne comprendront pas… et non, le Ragnarök n’a pas eu lieu, mais comme toi, je pressens que nous ne sommes pas à l’abri d’ennuis plus importants. Si la fin des temps n’a pas lieu prochainement, quelque chose se trame, de plus violent et meurtrier encore…

Je soupirai en portant la boisson encore trop chaude à mes lèvres et soufflai dessus pour tenter de la faire refroidir plus rapidement. Malheureusement pour elle, je n’étais pas certain de pouvoir lui venir en aide. Elle cherchait Odin pour la guider et lui donner de nouvelles missions dans cette incarnation, or je n’avais encore jamais croisé l’Ase sur cette Terre. Était-il seulement incarné lui aussi ? Ou attendait-il son tour sagement coincé entre les pages du livre ? Si c’était le cas, il ne savait pas la chance qu’il avait, car c’était un vrai merdier par ici.

Brusquement, elle reposa son gobelet pour venir poser un mouchoir sur son nez. Je fronçai les sourcils en l’écoutant s’expliquer. Elle saignait du nez et ce n’était pas la première fois, c’était même récurrent. Un étrange pressentiment m’envahit et j’attrapai vivement le bras dont elle ne se servait pas pour retrousser sa manche. Une ecchymose de la taille d’une pièce de deux euros s’étalait juste en-dessous du creux de son coude. Oui, peu importait ce dont il s’agissait, ce mal touchait les divinités quelle que soit leur race. Nous étions tous dans le même bateau et ce n’était pas le plus beau des esquifs.

Merde. Ça fait combien de temps que les symptômes sont apparus ? Il semble que ça n’a absolument rien à voir avec nos hôtes. Le problème, c’est nous.

Je levai les yeux vers la guerrière en lui rendant la liberté de son bras.

Je dois me rendre à Åndalsnes pour chercher un remède. Je ne sais pas encore si ce sera efficace, mais je te tiendrai au courant, dis-je en griffonnant mon numéro de téléphone sur une serviette. Je croyais que ça ne touchait que les dieux, mais visiblement, les valkyries le sont également. Utilise tes pouvoirs le moins possible en attendant… et…

Je comptais lui dire de s’isoler chez elle si les symptômes empiraient, mais peut-être ne le pouvait-elle pas.

Si tu as besoin de t’isoler, mon loft est immense.

J’ajoutai mon adresse sur la serviette. Je ne la connaissais pas, pourtant je ne pouvais pas la laisser seule si elle était la première divinité qu’elle rencontrait. Sans doute n’aurait-elle pas besoin de mon aide très longtemps, mais en attendant, nous devions nous serrer les coudes et je comptais faire de mon mieux pour qu’elle ne se sente pas seule. Ainsi, elle aurait tout le loisir de trouver ceux qu’elle cherche. Odin. Lui saurait. Lui savait toujours. Il nous sortirait tous de cette panade. N’est-ce pas ?
Velena Jespersen
Velena Jespersen
Valkyrie
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Mer 21 Oct - 12:53
STRENGTH & SHARPNESS
Les informations déferlaient et elle essayait de les traiter dans l'ordre, luttant contre l'angoisse et le désarroi que les paroles de Fródi suscitaient. Que le dieu sente que les évènements allaient prendre une teinte des plus sombres ne la rassurait pas. Certes, ils pensaient pareil, mais elle aurait voulu sentir un peu d'optimisme. Tant pis, elle était une valkyrie et les batailles à venir ne devait pas l'inquiéter. Le seul point noir était l'absence de leur chef et la visible implosion de leur petit cercle. Si même un Dieu ne savait pas où se trouvait ses semblables, comment se réunir et convenir de la marche à suivre ? Il leur fallait un leader, il leur fallait Odin. Toutefois, se projeter dans l'avenir ne servait visiblement à rien, puisque leur essence surnaturelle semblait abimer la chair qu'ils animaient. Ravalant sa salive, Velena contempla stoïquement le bleu sur son bras et écouta les explications de la divinité. Un mal, un remède, attendre, ne pas utiliser ses pouvoirs.

"Pouvoirs". Elle n'y avait même pas songé. Se pourrait-il qu'il lui reste quelques facultés d'autrefois ? Elle sut à cet instant qu'elle ne résisterait pas à la tentation d'en savoir plus, qu'importe le prix à payer. Ne pipant mot, Velena récupéra la serviette contenant l'adresse et le numéro de téléphone de son interlocuteur, acceptant avec gratitude ce don. Les Dieux étaient bons, elle l'avait toujours su. Sensible aux changements d'ambiance, la guerrière sentit que les gens commençaient à remarquer la présence de Fródi dans le café. Ce n'était pas une rock-star mais sa beauté et son prestige attirait quelques regards. Maintenant qu'elle avait son contact, elle savait qu'elle pourrait le revoir dans un contexte plus approprié. Avant qu'on l'identifie clairement, l'étudiante se leva, inclina gravement la tête en sa direction et s'éclipsa sur une dernière phrase.

« Merci mon… Hum, Fródi. »

Décidément, elle allait avoir du mal à s'y faire. Faire preuve de tant de familiarité avec un être de sa stature… Certes les choses avaient bien changées, mais ce n'était pas pour autant qu'il fallait bafouer tout leurs principes. C'est sur cette pensée qu'elle partit et ce fut en oubliant complètement ce précepte qu'elle refit surface deux jours plus tard, inquiète et surexcitée.

Le loft de l'architecte naval était dans un quartier encore plus riche que le sien et l'homme d'affaires n'avait pas menti sur sa taille. Nullement intimidée, la valkyrie écrasa furieusement son poing contre la porte d'entrée, espérant de tout son cœur qu'il soit encore présent. Car, la veille, elle avait croisé d'autres entités et avait cruellement réalisé que les Dieux et leurs dévoués serviteurs n'étaient pas les seuls à être revenus. Vêtue d'une adorable robe pull en laine blanche et de cuissardes camel, elle avait l'air d'une adorable jeune femme venue confronter son petit ami. Mais la lueur sévère qui brillait dans son regard tenait indéniablement du soldat. Lorsqu'il ouvrit enfin, Velena se coula dans l'entrée, referma la porte et, les joues légèrement rougies commença son discours d'une manière tout à fait théâtrale.

« Vous êtes en grand danger monsieur ! Il y a des dragons à Oslo. »

Et il était de son devoir de les empêcher de toucher à un seul cheveux des Ases qui croiseraient sa route. C'était son devoir. Eternel. Immuable.


Fródi Finnson
Fródi Finnson
Dieu de la prospérité et de la fertilité
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Dim 25 Oct - 15:48
STRENGTH & SHARPNESS
@Velena Jespersen


d8d9ca39cb28691c936cc386eb67ae08.gifLa jeune femme semblait perdue. Trop d’informations en même temps. Et pas des plus joyeuses, je le reconnaissais. Mais il fallait se rendre à l’évidence et je n’aimais pas donner de faux espoirs. En tant que guerrière, elle-même ne devait pas apprécier la surestimation des situations. Impossible de se battre correctement si l’on pensait l’affaire gagnée d’avance. Visiblement, nous étions dans la merde. Tous autant que nous étions et je ne comptais pas faire semblant que les choses allaient bien. Qui était là ? Qui manquait à l’appel s’il y avait un appel quelque part, un jour ? Hildr récupéra néanmoins la serviette sur laquelle je venais d’inscrire mon numéro de téléphone et mon adresse.

N’hésite pas à me contacter, confirmai-je en croisant son regard.

Elle se leva presque précipitamment, inclina la tête et alors qu’elle me remerciait, s’éclipsa en une fraction de seconde comme si ma présence pouvait la brûler. La porte du café se referma derrière elle, ce ne fut qu’à ce moment-là que je vis les regards de plusieurs clients rivés sur moi. Je grimaçai. Croyaient-ils que j’avais rompu un peu trop sévèrement avec la jeune femme ? Ou alors ne voyait-il qu’un homme trop âgé pour flirter avec une étudiante ? Je soupirai, pris ma boisson avec moi et sortis à mon tour.

Deux jours passèrent. Les maux de têtes redoublèrent. Des taches apparurent sur mon torse que je tentais d’ignorer autant que je le pouvais. Je fumais plus que jamais et j’avais même consacré un tiroir entier dans la cuisine à mes paquets d’avance. La contrariété s’emparait de moi et mes conversations avec Sally n’avaient absolument rien fait pour me calmer. Sans Gerd à mes côtés, je me sentais désemparé et l’ancien guerrier Vane prenait le pas sur le pacifiste Ase que j’étais devenu par la suite. Je m’étais dit qu’un bon sauna serait le bienvenue.

Enfermé dans cette petite pièce de bois depuis plus de temps qu’un humain normal pouvait le supporter, je commençai à suffoquer, mais je me sentais déjà mieux. Quand j’ouvris la porte, j’entendis de violents coups portés sur l’entrée et je fronçai les sourcils. Une ancienne conquête de Fródi ? Ragnar et sa colère quotidienne ?… J’enroulai une serviette autour de mes hanches et me hâtai d’aller ouvrir, peu enclin à devoir faire face à la vie de Fródi en cet instant même. J’en oubliai même les marques sombres qui ornaient ma peau, que l’on me croit malade, je m’en fichais bien. Tu parles d’un sauna pour me changer les idées. À peine sorti, voilà que cette humanité me sautait à la gueule comme un chien enragé.

Sauf que ce n’était pas la vie de Fródi qui frappait à cette porte comme une furie. C’était une valkyrie. Hildr. Le battant tout juste entrebâillé, elle se faufila à l’intérieur sans me demander quoi que ce soit. De toute façon, je l’aurais laissée entrer. Sans attendre que je le fasse, elle referma derrière elle et, les joues rouges, m’annonça tout de go la raison de sa présence chez moi.

« Vous êtes en grand danger monsieur ! Il y a des dragons à Oslo. »

Je haussai les épaules. Ses grands yeux bruns étaient braqués sur moi. Est-ce que mon existence lui importait à ce point ? N’était-elle pas dévouée à Odin ? Je n’étais qu’un dieu mineur, ancien Vane de surcroît, elle ne me devait rien. Absolument rien. Pourtant, elle était là, à me prévenir de la présence de dragons à Oslo. Je me mordis la lèvre en l’observant ne voulant pas montrer à quel point son geste me touchait. Je me contentai de me détourner, me rendant directement à la cuisine pour lui préparer un chocolat chaud. C’était bien ce qu’elle avait pris deux jours plus tôt, non ?

Des dragons…, dis-je enfin. Tu en as croisé, n’est-ce pas ? Est-ce que tu vas bien ? Tu as l’air intacte. Ils ne sont peut-être pas aussi terribles qu’avant notre réveil…

Je déposai la tasse sur le comptoir, quant à moi, j’allumai une nouvelle cigarette. Trop de temps s’était écoulé depuis la dernière et c’était plus une priorité que celle d’aller m’habiller. Franchement, il allait falloir que je révise ces priorités avec méthode. Ce laisser-aller ne me correspondait pas, j’avais l’impression de me perdre au milieu de la psyché agitée et sombre de Fródi, m’y coulant avec une aisance qui m’effrayait parfois.

Qui sont-ils ? Tu connais leur identité ? demandai-je enfin en posant un regard de glace sur la guerrière.

Il semblait bien que la guerre nous avait suivie jusqu’ici.
Velena Jespersen
Velena Jespersen
Valkyrie
crédits : @Lux
réincarnation de : Hildr. Valkyrie légendaire.
LOCALISATION : Oslo
PROFESSION : Etudiante en Master Etude des conflits et de la Paix
ORBES : 760
misères : 240
Dim 25 Oct - 16:25
STRENGTH & SHARPNESS
Rassurée de le voir encore en vie, Velena se détendit légèrement, avant que son regard vert prête plus attention à l'homme qui lui faisait face. Rougissante, elle détourna le regard et fixa avec obstination un pan de mur, maugréant en silence contre les moeurs bien trop légères de cette époque. Puis, une fois la gêne dissipé, la guerrière inspecta méthodiquement l'architecte naval, notant les traces qui ornaient son corps. Décidément, la maladie le rongeait plus intensément qu'elle, probablement parce que son essence devait être bien moins supportable pour cette faible enveloppe de chair.

Les questions fusèrent et la valkyrie posa le grand sac qu'elle avait apporté avec elle sur le sol, avant de se saisir avec reconnaissance de la tasse qui lui tendait. Il n'avait pas l'air conscient de la gravité de la situation. Soudainement, elle se sentit ridicule et toute petite, à pénétrer ainsi dans l'intimité d'un Dieu qui avait certainement de grands plans intelligents en réserve. Et surtout, surtout, qui se tenait debout à moitié à poil. Par la barbe d'Odin, il lui suffisait juste de ne pas quitter son visage et ses yeux glacés.


« N'entrons pas dans un optimisme déplacé monsieur, je vous assure que la situation est critique. »

Serrant les dents, la valkyrie avala une gorgée de chocolat chaud avec plaisir et laissa les souvenirs de la veille affluer dans son esprit. Bon sang, rien ne s'était passé comme prévu et, pis encore, elle avait échoué.

« Je n'ai pas suivi vos conseils... Hier je suis tombée sur des cadavres, fraichement assassinés. Et j'ai tenté stupidement de les faire revenir. Vous m'aviez dit de ne pas utiliser mes pouvoirs mais il n'y a plus de craintes à avoir : ils ont disparus. »

Elle baissa la tête, observant ses mains qui serraient fermement la tasse. La tristesse se peignit fugacement sur ses traits, presque aussitôt remplacé par une rage sourde. Elle commençait à comprendre à quel point elle était diminuée.

« Je suis tombée sur un certain Caleb. Je ne connais pas le nom de famille de son hôte mais je ferais des recherches. Et malheureusement, les dragons sont bien plus terribles qu'avant notre réveil. »

Velena se rapprocha du PDG et agita sa main gauche dans les airs, mimant un coup de griffe redoutable. La délicate fumée qui s'échappait de sa boisson rendit le tout un peu moins crédible mais elle n'en avait cure.

« Il peut vous égorger simplement en vous frôlant. Il sait tout à fait se battre et il peut escalader les bâtiments les plus hauts. Sans vouloir vous manquer de respect monsieur, si vous ne savez pas faire autre chose que la pluie et le beau temps, vous ne ferez jamais le poids dans un combat à la loyale. »

Secouant ses cheveux, l'étudiante termina son chocolat et se lécha délicatement les lèvres avant d'avoir l'air ridicule. Puis, elle reposa la tasse sur le comptoir et croisa les bras contre sa poitrine, son regard se faisant impérieux. Elle avait comprit beaucoup de choses et la plupart n'étaient que de dures réalités amères.

« Je ne suis en vie que parce que les valkyries et les dragons partagent un code de l'honneur similaire. Seule, je ne pourrais jamais assurer la protection de Ases. Je peux mourir pour vous mais si je tombe, il faut que vous sachiez vous défendre. Alors, il n'y a qu'une solution : On va vous entrainer. »

Il était impératif que Freyr transforme ce corps malade en un combattant émérite. Elle ne l'avait jamais vraiment connu, mais il lui semblait que le Dieu avait été un grand guerrier autrefois. Il devait lui rester certains automatismes malgré les millénaires qui s'étaient écoulés. Les yeux verts de la valkyrie le détaillèrent à nouveau, tiquant sur la cigarette qu'il tenait entre les doigts. Allons bon, il avait déjà ruiné son endurance. Survivre risquait d'être bien ardu...



Fródi Finnson
Fródi Finnson
Dieu de la prospérité et de la fertilité
crédits : @alittlebitofrain
réincarnation de : Freyr · Dieu de la prospérité et de la fertilité
LOCALISATION : Oslo, mais voyage régulièrement un peu partout
PROFESSION : Architecte naval · héritier de la Norsk Sjø
ORBES : 668
misères : 116
Mar 27 Oct - 18:18

Strength & Sharpness

De l’optimisme, moi ? Oui, sans doute que j’en avais. Du moins, j’essayais car mon hôte était d’un naturel inverse et cette sensibilité avait tendance à se télescoper dans mon esprit affaibli par la maladie. Je ne savais plus vraiment si je devais avoir de l’espoir ou m’attendre à mourir dans la demi-heure au vu de l’évolution des taches sur mon corps. Mais je m’accrochais tout de même à la petite lumière qui clignotait dans un coin de la pièce : je partais bientôt en quête de cette fichue plante censée nous sauver.

La jeune femme but une gorgée de son chocolat tandis que je tirai une bouffée de ma cigarette. Elle semblait fébrile, bien moins calme que lorsque je l’avais rencontrée deux jours plus tôt et je dus me rendre à l’évidence, sa rencontre avec ce dragon ne l’avait pas laissée indemne. J’espérai que la boisson lui serait d’un certain réconfort, mais non. Sa fébrilité s’accentuait même plus que de mesure. Elle avoua ne pas m’avoir écouté concernant ses pouvoirs, je baissai légèrement les yeux avant de les relever vers elle. Si elle pensait que j’allais réprimander pour cela, elle ne me connaissait pas encore, j’étais bien moins sévère que le puissant père des Ases.

Elle m’expliqua être tombée sur des cadavres et avoir cherché à mener l’enquête. J’étais sceptique. Elle semblait particulièrement farouche et tête brûlée, j’avais peur qu’elle ne s’attire plus d’ennuis qu’elle n’en avait déjà eu à présent. J’inspirai calmement, la laissant terminer son récit. Je tiquai lorsqu’elle mentionna le nom de Caleb. Ou plutôt Fródi tiqua. Un pincement imperceptible dans mon esprit que je fis taire sans chercher à comprendre pourquoi j’avais eu ce sursaut infime. Je ne retins qu’une seule chose : d’après elle, les dragons étaient plus terribles encore qu’avant notre réveil. Je fronçai les sourcils.

C’est fâcheux...

Je n’eus pas le temps de poursuivre qu’elle s’approcha de moi pour mimer un coup de griffe peu délicat devant mon nez. Je reculai légèrement, l’observant d’un air plus grave que je ne le voulais. Si elle avait raison, alors nous étions encore plus dans le pétrin que nous l’étions déjà avec cette satanée maladie. Il fallait absolument trouver un remède qui nous permette de faire face à ces créatures démoniaques. Elle n’avait pas tort, faire la pluie et le beau temps ne servirait pas à grand-chose, mais qu’y pouvais-je ?… Si j’avais pu choisir mes pouvoirs dans cette nouvelle vie, ce n’était clairement pas ceux-là que j’aurais emprunté à mon ancienne enveloppe.

Je reconnais que je n’ai pas hérité des meilleures capacités d’action dans ce corps, soupirai-je.

Ses boucles serrées s’envolèrent sous son air déterminé et vindicatif qui ne m’était pas en totalité destiné. Reposant sa tasse, elle croisa les bras pour me faire face une nouvelle fois. La sentence tomba, durement. Pourtant, elle était le reflet d’une réalité que je n’avais pas voulu admettre jusqu’à présent. Oui, les dieux étaient en danger. Plus que la maladie, nous allions aussi devoir combattre nos ennemis passés qui semblaient avoir conservé plus de cartes en main que nous. Je me mordis la lèvre une seconde avant d’écraser ma cigarette sur le comptoir de l’évier à côté de moi.

Je suis peut-être un peu rouillé, mais tu as raison. Je ne sais pas pour les autres, mais je ne peux pas me reposer sur les pouvoirs que j’ai hérité ici-bas. Je savais me battre, fut un temps. Quand les Ases et les Vanes se disputaient. Peut-être que je n’ai pas tout oublié. Si tu acceptes de m’entraîner, je veillerai aussi à ta sécurité. Je n’ai pas l’intention de perdre notre meilleure alliée dans une période aussi critique que celle à laquelle nous allons devoir faire face. Je reviens.

Je partis à l’étage enfiler quelque chose d’un peu plus adéquat. Un lever de jambe et je me serai retrouvé entièrement nu. Pas que cela me dérangeait, ma nudité ne me faisait ni chaud ni froid, mais elle avait paru gênée un peu plus tôt. J’enfilai un jean noir et un marcel de la même couleur. Ma foi, ça m’apparaissait pas trop mal, de toute façon c’était le pantalon le plus souple de la garde-robe de Fródi.

Je la rejoignis enfin.

Tu n’as pas poussé les meubles ? demandai-je avec un léger sourire. Oh, et cesse de m’appeler Monsieur ! C’est un ordre, si ce sont les choses que tu aimes entendre.

Je lui fis un clin d’œil. Ma bonne humeur ne partait jamais bien loin.

Velena Jespersen
Velena Jespersen
Valkyrie
crédits : @Lux
réincarnation de : Hildr. Valkyrie légendaire.
LOCALISATION : Oslo
PROFESSION : Etudiante en Master Etude des conflits et de la Paix
ORBES : 760
misères : 240
Ven 30 Oct - 12:50
STRENGTH & SHARPNESS
Au moins il était raisonnable et prenait lentement conscience du danger. Ce n'était pas pour blâmer les dieux, loin de là, mais ils avaient parfois tendance à mal accueillir les suggestions, tant leur puissance leur conférait un sentiment d'invincibilité. Quoi que, leur retour dans ces faibles enveloppes avaient du leur apprendre l'inquiétude. La jeune femme se calma comme par magie et un air serein se peignit sur son visage, comme si apprendre que Freyr avait bel et bien l'intention de ne pas finir en charpie l'avait subitement apaisée. Et quand il déclara quelle était leur meilleure alliée, une délicate rougeur se peignit sur ses joues. Voilà des propos qui la comblaient de joie. Dissimulant un sourire ravi, Velena attendit que le norvégien monte à l'étage et fit craquer sa nuque, frotta ses mains l'une contre l'autre et retira ses chaussures. Sa tenue n'était pas des plus adaptée mais elle s'en fichait. Il fallait savoir se battre dans n'importe quelle circonstance.

« C'est mieux Monsieur. Enfin je veux dire Fródi. Désolée ça va mettre du temps à rentrer. »

Déclara la valkyrie en voyant que Fródi s'était changé et ne la menaçait plus de sa nudité. C'était bien un Dieu de la fertilité bon sang. Sans attendre, elle se mit en garde et le regard qu'elle posa sur son élève perdit subitement de sa chaleur. Il était hors de question qu'elle lui fasse de cadeaux aujourd'hui, il devait se souvenir à la dure.

« Attaquez moi. »

Lorsqu'elle bougea, Velena entama une danse gracieuse et mortelle, se déplaçant presque trop vite pour l'oeil humain. Concentrée à l'extrême, les mouvements de Fródi lui paraissaient lents et gauches. Une seconde. Une pauvre seconde pouvait tout changer. Esquivant gracieusement les premières attaques de l'Ase, elle fronça les sourcils et ouvrit la bouche.

« Un dragon peut souffler et vous projeter au loin. Alors même si vous rentrez dans sa garde vous ne serez pas à l'abri. »

La combattante pivota sur ses appuis, et sa jambe droite s'écrasa contre le ventre du PDG, le repoussant férocement en arrière. Elle ne dosait pas réellement ses coups, convaincue qu'on apprenait mieux avec la douleur. De toute façon, il l'avait autorisé à l'entrainer.

« Une faute d'inattention et vous êtes mort. »

Feintant en faisant mine d'attaquer son visage, Velena balaya la jambe d'appui de son adversaire du jour et le fit chuter au sol, bondissant vers lui alors qu'il tombait. Relevant délicatement sa robe, elle révéla un fourreau entourant sa cuisse et en tira une dague couverte de runes, qu'elle posa sévèrement entre les deux yeux de Fródi.

« Et paf, vous êtes mort. »

Bon il était rare qu'un homme se fasse égorger quand une jolie fille était assise sur lui, mais ce genre de pensées ne traversa pas l'esprit pur de la valkyrie. Maintenant qu'il connaissait ses coups en traitre, il lui serait plus facile de résister aux prochains assauts. Ce n'était pas un néophyte et la valkyrie sentait que réveiller son âme de guerrier ne serait pas aussi ardu qu'elle l'avait craint. Heureusement, car le temps filait à une vitesse folle, les rendant malade et accélérant leur chute inexorablement.

« Prêt pour le second round ? »



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