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Le réveil des dieux

Entendez-vous souffler ce vent norvégien, porteur d'un secret vieux de 3 000 ans ? Il contourne les géantes rocailleuses, défie les forêts de sapins et les eaux troublées, urgé de vous transmettre son témoignage... car aux frontières de Bergen, autrefois préservé dans des glaciers, le livre de La Völva a été ouvert. Les âmes des divinités et autres créatures nordiques prisonnières de ses pages peuvent dorénavant être relâchées sous le ciel, pour répondre à la promesse de l'inéluctable.

Le destin déploie sa main et vous dévoile son jeu, et quand vos yeux constatent votre défaite, vous comprenez enfin la vanité de votre combat.

Intrigue en cours — Le temps est bien choisi pour vous duper : Le destin vous punis d’avoir voulu vous en détourner, entendez-vous son rire moqueur ?... Sachez que jamais il ne vous laissera en paix.
NB — Forum inspiré de la mythologie nordique | divinités et créatures mythiques réincarnées. Nous sommes en automne 2020 ; rps ultérieurs à la date actuelle prohibés, mention "flashback" pour les rps antérieurs.
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If I can let the memory heal
Caleb Odegärd
Caleb Odegärd
Dragon
réincarnation de : Samaël, illustre dragon et commandant d'une grande armée.
LOCALISATION : Bergen
PROFESSION : Tueur à gage
ORBES : 1533
misères : 198
Mar 20 Oct - 23:33













If I can let the memory heal




Fais toi discret quelques temps. N’attire pas l’attention.

Comment pouvait-il simplement ne pas céder à la tentation d’arpenter les rues d’Oslo à bord d’une telle voiture ? L’Aston Martin One 77 de Lande lui seyait à merveille. Il n’avait jamais vu véhicule plus performant et tape à l’œil. Son sourire, lorsqu’il fit ronronner le moteur, annihilait tous les stigmates d’une colère séculaire qui empoisonnait trop souvent son expression. Il humecte très lentement ses lèvres et allume la radio, les fins grésillements tempéraient momentanément l’exaltation qu’il ressentait… Hélas, même les nouvelles sordides qui inondaient l’habitacle ne réussissaient pas à ternir son exaltation. Lande était mort, et ce vil scélérat n’avait pu bénéficier d’une oraison funèbre, visiblement coutumière de cette époque. Qu’importe, ce trafiquant ne lui causerait plus d’ennui et lui offrait l’opportunité de laisser de côté son rôle de tueur pour revêtir celui de collectionneur d’art. Il était, officiellement le légitime héritier de l’entreprise du défunt, officieusement… il préférait ne pas y penser. Toutes ces richesses lui appartenaient, il les avait méritées et elle allait lui servir à des desseins bien plus grands.

La voiture roulait à vive allure sur l’autoroute et ne cessait d’attirer le regard de ses comparses. Même si sa sortie n’avait pas pour but premier de déroger aux conseils judicieux de son ami, il ne se privait pas. Il avait une destination précise, et d’après ton emploi du temps… Tu ne tarderais pas à être sur la route. Qu’importe ce que tu comptais faire en rentrant ou où tu désirais te diriger. Il devait t’arrêter en pleine course et te retenir assez longtemps pour jouer les innocents et feindre des retrouvailles hasardeuses et bienheureuses. Les fils du destin sont immuables, et pourtant il s’amusait avec l’illusion de les manipuler à son gré. Pas besoin que cela soit réel, si la foi que cela suscitait surpassait les plus fidèles croyances.

Il mordille ses lèvres, la musique résonnait dans l’habitacle et venait éteindre toute information funeste qui s’était élevée quelques minutes avant. Ses céruléennes se perdent sur la route et un sourire écorche ses lèvres lorsqu’il reconnait ton bolide. Frodi, fidèle et vieil ami de son enveloppe et du corps d’emprunt qu’il possédait aujourd’hui. Qui aurait pu croire qu’il simulerait un accident fortuit pour reprendre contact avec toi et prendre le risque que tu découvres son changement d’attitude ? Il avait besoin de toi. C’est tout ce qui comptait, et pour obtenir ce qu’il voulait, il était prêt à tout… même à ça.

On pouvait entendre les cris des passants arpenter le silence hasardeux de la ruelle et des trottoirs, l’effroi des commerçants glacer l’atmosphère, alors que les pneus de l’Aston crissaient sur le bitume et laissaient dans leur sillage une odeur âcre de caoutchouc brûlé. Il tourne le volant violemment et sa voiture fait une légère embardée, afin d’amoindrir la collision avec ton véhicule, mais faire en sorte qu’il soit assez conséquent pour ne pas te permettre de l’utiliser dans l’immédiat.

Il ferme violemment les yeux, si la situation s’y prêtait, il rirait des Dieux en les implorant de lui épargner la vie. Mais aujourd’hui, il détenait seul les clefs de son destin, et il allait le faire savoir. Le capot s’envole lorsque son parechoc épouse le cul de ta voiture avec violence. L’airbag se déploie et l’étouffe momentanément, lui coupant violemment la respiration. Il sent sa tête cogner contre le dossier de son siège et émet une plainte douloureuse.  Lorsqu’il descend de la voiture, son esprit est brumeux et il ne semble plus être en mesure d’entendre quoi que ce soit d’autre que ce fin bourdonnement désagréable. Il se rapproche alors, à pas incertains et en claudiquant légèrement vers ta voiture, ouvrant la portière à la volée.

« - Je suis… » Ses fausses confessions sont vite avortées par la décharge qu’il ressent uniquement en te frôlant. Ses céruléennes s’illuminent d’un poison mortel, alors que le fiel remonte instinctivement le long de sa gorge pour s’échouer au bord de ses lèvres. Un Dieu. Cette aura ne pouvait appartenir qu’à un de ces misérables parasites. Pourquoi fallait-il que la seule connaissance digne d’intérêt de ce Caleb soit finalement possédée par son ennemi légitime ?

« - Et merde. » Se plaignait-il, tout en basculant sa tête en arrière et observant le ciel avec mépris. Finalement, personne ne pouvait se jouer du destin.  


Caleb ft. @Fródi Finnson

Fródi Finnson
Fródi Finnson
Dieu de la prospérité et de la fertilité
crédits : @alittlebitofrain
réincarnation de : Freyr · Dieu de la prospérité et de la fertilité
LOCALISATION : Oslo, mais voyage régulièrement un peu partout
PROFESSION : Architecte naval · héritier de la Norsk Sjø
ORBES : 668
misères : 116
Dim 25 Oct - 12:46
IF I CAN LET THE MEMORY HEAL.
@Caleb Odegärd

d8d9ca39cb28691c936cc386eb67ae08.gifJe tapotai le bureau de mes doigts, perdu dans mes pensées. Devant moi s’étalait un immense plan d’un voilier du XVIIIe et les restaurations à faire dessus. Fródi n’avait pas accepté, quelques mois plus tôt, il préférait la nouveauté, la technologie, mais en recevant cette nouvelle offre, moi, je n’avais pas résisté à la tentation. Tant pis si cela en avait étonné certains. Mon crayon dépassa, les doigts engourdis par ce mal qui rongeait mon organisme et qui semblait atteindre des parties de mon corps qui m’étaient tout particulièrement utiles : mes mains. Je les secouai un instant, les massai, mais rien n’y fit. En cette fin de journée, j’avais visiblement épuisé mon hôte. Il était de plus en plus urgent de trouver un remède à cette dégénérescence ou j’allais finir entre quatre planches pour de bon.

Je gommai rapidement mon erreur sur le papier. Demain, je pourrais reprendre sur une base saine. L’immeuble de la société était pratiquement vide à cette heure, tout le monde ou presque était rentré, était allé chercher des enfants à l’école ou parti se préparer pour la soirée. J’enfilai mon manteau et descendis au parking. J’avais beau me dire que tout allait bien, je me sentais de plus en plus seul dans ce monde. J’avais bien retrouvé Sól, mais quelque chose semblait manquer, de plus fort, de plus puissant, des liens solides qui me fassent sentir en vie. Gerd ? Freyja ? Or la seule chose que j’éprouvais était la mort prochaine du corps de Fródi, et j’étais coincé dedans. Depuis mon réveil, j’avais pu constater à quel point ses amis étaient particulièrement superficiels, lui aussi avait dû se sentir seul. Nous n’étions pas si différents que cela, finalement.

Je démarrai le moteur de ma Z3 et fonçai dans les rues d’Oslo pour retrouver mon loft. Vide. J’avais allumé une cigarette. J’en consommais plus que de raison et si le mal des divinités ne me tuait pas, ce serait certainement un cancer des poumons qui le ferait. Mais j’étais incapable de m’en passer. La musique résonnait dans l’habitacle. Un son au rythme puissant et folklorique que Fródi avait dans sa boîte à gants. J’aimais bien. Ça me rappelait l’époque où les humains me prenaient pour un roi.

Au feu, j’ouvris la fenêtre pour faire tomber les cendres à l’extérieur. J’entendis sans y prêter attention des cris au loin, des pneus qui crissaient sur l’asphalte. Le son se rapprocha, je ne pensais pas une seule seconde au choc qui se produisit alors. Violent et brutal. Mon front cogna sur le volant avant que l’airbag n’ait eu le temps de se déployer m’étouffant après la douleur vive qui surgit dans mon crâne. Le mégot de la cigarette m’échappa, se cachant sous les pédales et commençant à mettre le feu au tapis. Il me fallut plusieurs longues secondes avant de parvenir à m’extirper du ballon sanglant. Sanglant ? Je touchai mon front, puis regardai mes doigts. Ok. Je pissai le sang. Génial.

Mais quel abruti fini m’était rentré dans le cul ?!

Je n’eus pas le temps de réagir que ma portière s’ouvrit brutalement. La sensation désagréable m’atteignit comme un tsunami après un tremblement de terre. Une créature. C’était obligatoirement la pire des espèces qui soit. Un dragon. Le picotement était différent de celui que je ressentais face à un dieu et là, on était loin, très loin du picotement léger. C’était un ras-de-marée. Je levai les yeux vers la créature, mais le sang m’aveugla. Rien à foutre. Furieux d’être la cible de ce dragon que je ne connaissais même pas, je m’extirpai de ma voiture et l’attrapai au collet pour le plaquer dos à la portière arrière.

Qu’est-ce que tu me veux ? T’es un grand cinglé, ma parole ! Ça m’étonne pas venant d’une bête telle que toi !

Alors seulement, je sentis l’odeur et le sang devant mes yeux s’estompa. Fródi s’agita si fort dans mon esprit que j’en fus surpris et relâchai immédiatement la pression sur la gorge du dragon. Sur la gorge de…

Caleb…, murmurai-je, choqué.

Je passai rapidement la manche de ma veste sur mon visage pour essuyer le sang qui coulait encore de la plaie. Merde. Ces blessures au crâne n’étaient pas graves, mais elles étaient impressionnantes à voir. Je contemplai alors le visage devant moi, les yeux de glace qui me dévisageaient, les traits fins et… Non. Il n’y avait aucun doute là-dessus, il s’agissait bien de Caleb. Des souvenirs vifs m’assaillirent soudain, des rires, des confidences, des soirées de beuveries partagées. Mais le sourire sardonique qu’il affichait ne laissait aucun doute non plus sur celui qui contrôlait ce corps désormais.

L’estomac de Fródi regimba violemment et je m’écartai soudain pour vomir dans le caniveau. Le choc. L’accident. La commotion. Caleb. Le dragon. C’était trop pour ce corps en décomposition.
Caleb Odegärd
Caleb Odegärd
Dragon
réincarnation de : Samaël, illustre dragon et commandant d'une grande armée.
LOCALISATION : Bergen
PROFESSION : Tueur à gage
ORBES : 1533
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Lun 26 Oct - 20:42













If I can let the memory heal




Le fin bourdonnement qui lui sciait l’oreille se répandait avec une virulence sans nom au sein de son crâne. Un instant d’inattention t’avait suffi, pour que son corps, leste et apathique, se laisse si sauvagement plaqué contre la carrosserie. Il laissait son esprit s’embrumer et instiller dans ses tempes un battement continu, similaire aux martèlements des tambours qui annoncent une guerre prochaine. Mais cet état latent de faiblesse n’était rien comparé au fin gémissement de douleur qui lui échappa sous ta prise : il aurait pu tuer pour cela. Uniquement parce que l’impuissance du moment et la vulnérabilité dont il avait fait preuve l’insupportait et accentuait le fiel qui lui brûlait la gorge.

Il redresse ses céruléennes dans les tiennes et plonge un instant son regard dans le blanc du tien. Ses mâchoires crispées par sa propre frustration.

« - T’es pas idiot, tu connais le concept d’accident ? »

Crachait-il avec amertume, oubliant momentanément le lien qui vous unissait et l’objectif réel de cette déconvenue. Il serre les dents et exerce une pression sur ses bras pour se redresser avant de poser sa main violemment sur ton épaule. Son esprit niant sciemment le fait que tu puisses ainsi régurgiter tout ce que ton estomac avait stocké depuis ce matin.

« - C’est un événement fo-r-tuit, qui a des effets plus ou moins dommageables pour les gens. »

Mais lorsque sa main entre réellement en contact avec ton corps, son cœur rate un battement. Il manque tourner de l’œil et porte immédiatement sa propre dextre à son visage pour tenter de reprendre contenance. Finalement, l’accident de voiture… ce n’était pas l’idéal. Il voyait les choses en grand, il devait apprendre à ménager son excitation et feindre l’immersion au lieu de la vivre pleinement. Il éructe et crache une goulée de sang sur le sol… les battements de son cœur son douloureux, pourtant sa vue se précise et il semble reprendre un certain contrôle sur son corps… Pourquoi ressentait-il donc cette pression constante dans sa cage thoracique ? Ce feu ardent arpenter les méandres de ses veines et irriguer ses muscles d’une énergie corrosive ?

« - Fródi ? » Articulait-il, comme si sa voix portait l’écho d’une vie qui n’était plus et qu’elle était éraillée, écorchée par ce propre constant. Son regard s’écarquille sous une surprise réelle, point de jeu dans son expression cette fois. Même s’il ne tarda pas à reprendre ses esprits et s’éloigner par précaution et éviter tout contact avec toi. Visiblement, ta proximité l’inondait de réminiscences qui ne lui appartenaient pas et qui se mêlait pourtant, avec une tendresse et un sentiment nauséabond, avec ses propres souvenirs.

« - Putain. »

L’odeur d’essence et du feu naissant l’alerta instantanément alors qu’il s’avance vers toi et sans trop réfléchir agrippe ton bras pour te tirer à sa suite. La voiture, incendiée, était rongée par les flammes et la couleur orangée régnait désormais dans la ruelle, léchant les vitres et les sièges avec une faim insatiable… il pouvait presque entendre l’étain et le fer gémirent sous la chaleur ardente.


Caleb ft. @Fródi Finnson

Fródi Finnson
Fródi Finnson
Dieu de la prospérité et de la fertilité
crédits : @alittlebitofrain
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Mer 28 Oct - 18:09

If I can let the memory heal

L’acidité au fond de ma gorge humidifia mes yeux alors qu’une nouvelle nausée secouait mon corps. Putain, je détestais vraiment être un humain. Sa main s’abattit sur mon épaule, ignorant le mal que j’éprouvais, ne nourrissant pas une miette d’empathie envers moi. Pourquoi l’aurait-il fait de toute façon ? Au nom d’une amitié qui n’existait plus, volée par les créatures que nous étions désormais ?

Je le laissai expliquer l’accident et son concept comme si j’étais un enfant, comme si je ne savais pas ce dont étaient capables les siens. Glissant une main dans mes cheveux, je me redressai pour lui faire face. Le dégoût qui battait mon sang se mélangeait à une colère et une tristesse que je ne parvenais pas à définir. Alors le Caleb qu’avait rencontré Velena n’était autre que lui. Quelque part au fond de moi, je me souvins le pincement qui s’était produit dans mon esprit lorsqu’elle en avait parlé. À présent, je comprenais sa provenance. Fródi connaissait un Caleb. Ce Caleb. Et il l’aimait comme un frère.

Le contact entre nous sembla le secouer autant que moi. Il recula, porta une main à son visage, et cracha du sang. Etait-il blessé? Je fronçai les yeux en l’observant. D’après Velena, il était dangereux, possédait une force impressionnante et des pouvoirs que je n’avais plus. Je devais me méfier, il en voulait aux dieux comme par le passé et il était prêt à profiter de cette occasion pour nous anéantir un par un. À l’intérieur de ma tête, une voix surgit : si tu dois mourir de la main de quelqu’un, autant que ce soit de la sienne, alors peut-être je retrouverai ma vie. Je grimaçai furieusement. Non, il ne pouvait pas être là, je l’avais annihilé à mon réveil. Donnant un violent coup de poing dans la carrosserie la plus proche, le sang se remit à couler sur mon front.

T’es mort ! T’es mort ! Dégage !

Le souffle court, je repris lentement ma respiration et mon calme, surpris par le silence soudain dans mon esprit. Un silence qui avait perduré jusqu’à cette rencontre. Mais cette voix n’était peut-être qu’une réminiscence, l’écho d’un lien trop fort pour être rompu par d’anciennes créatures, d’anciens dieux.

Ce fut mon prénom dans sa gorge qui finit d’apaiser le feu qui m’agitait. La voix de Caleb était brouillée, mais reconnaissable entre mille. Cette capacité à reconnaître sa voix, son odeur, les mimiques de son visage m’étourdissait. Je crevais d’envie de lui dire de tout envoyer bouler, qu’on allait se saouler et que ça résoudrait tous nos problèmes dans cette vie merdique d’humain. D’humain ? Non, je n’avais jamais été ami avec un dragon… Mes sentiments commençaient à se mélanger. Il recula encore, se méfiant de moi, je le comprenais. Je ne cherchai pas plus à m’approcher. Visiblement, les contacts n’étaient qu’une source de confusion immense pour nous.

Pourtant, quelques secondes à peine le firent changer d’avis. Il s’approcha, agrippa mon bras et me tira derrière lui.

Qu’est-ce que tu fous ?!

Mais sa force était trop grande, je ne pus résister. Quand une explosion retentit derrière nous, je m’affalai sur lui. Le bitume gris et froid nous réceptionna sous les flammes qui s’élevaient de ma voiture. Là où je me trouvais une minute plus tôt, un feu dévorait les portières et les sièges de cuir dans une odeur écœurante d’essence et de plastique.

Merde, Caleb. Tu… viens de me sauver la vie… Tes supérieurs vont t’arracher les yeux.

Je me redressai, assis sur l’asphalte de la ruelle face aux flammes qui faisaient grincer ma voiture. Un dragon venait de sauver la vie d’un dieu. Le monde tournait à l’envers. Tournant la tête vers lui, je le dévisageai, ne sachant définitivement pas si je devais partir en courant ou si je n’avais rien à craindre de lui. Quand je me relevai, je lui tendis une main amicale en croisant son regard aussi glacé que le mien. Je n’appréciais pas plus les dragons qu’ils n’appréciaient les dieux. Mais une fois de plus, je fis confiance à Fródi.

Juste au nom d’une vieille amitié... me contentai-je de souffler.

Par devers moi, je me fis la réflexion qu’il fallait que j’arrête de fumer.

Caleb Odegärd
Caleb Odegärd
Dragon
réincarnation de : Samaël, illustre dragon et commandant d'une grande armée.
LOCALISATION : Bergen
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misères : 198
Mar 3 Nov - 21:58













If I can let the memory heal




Il incline son regard et son sourire s’étire dans une légère moue sarcastique. Il contemplait avec arrogance ta soumission apparente, tu n’étais qu’un être de chair dépourvu de tout pouvoir. À ses yeux, une simple proie qu’il pouvait conditionner pour les jours à venir et l’ère qui allait débuter sous le joug de son seul pouvoir. Il arque un sourcil lorsque tu sembles révolté, prêt à te battre malgré le fait que tu sois conscient de ton échec. Mais son corps n’est pas en adéquation avec ces viles pensées. Il sent ses muscles occire chaque perle d’amertume et suer d’une bonté qui ne lui seyait pas. La déflagration est si forte, qu’il sent la pression l’éjecter, t’emmenant donc dans sa chute. Son dos épouse l’asphalte avec une violence qui lui coupa le souffle. Ton corps proche du sien, ses céruléennes dévisagent les cieux alors qu’une fine couleur carmine décore le blanc de ses yeux, prenant d’assaut son œil et régnant momentanément sur son expression. Il craignait que cette légère commotion ne lui ôte toute lucidité.

Mais ta voix, ton corps, tes gestes et ton souffle… suffisent à le ramener à la réalité. Tu perces ses défenses et ce cocon comateux sans aucun effort. Il cligne des yeux et l’air emplit ses poumons, son organe souffle de satisfaction et un éclair de soulagement engourdit ses membres. Il plisse alors les lèvres et se redresse un léger rire lui écorchant les lippes avec une certaine provocation, portant un ultime blâme à l’atmosphère ironiquement sépulcrale.


« - C’est moi le supérieur, imbécile. » Souffla-t-il dans un murmure douloureux. Sa cage thoracique souffrait encore du poids qui l’avait incommodé quelques instants plus tôt… sa tête, elle, lui tournait et il sentait la fièvre s’éprendre de chaque parcelle de son corps pour annihiler tout sentiment péremptoire qui aurait pu le motiver à t’achever. Il serre les mâchoires. Tu m’as sauvé la vie. C’était vrai, et il ne comprenait pas pourquoi. Était-ce uniquement parce qu’il avait besoin de tes services, où les sentiments, bien que futiles de cette enveloppe, primaient sur sa propre raison et tempérait sa rage ?

Il humecte ses lèvres, goûtant au fer de son propre sang. Des tambours ne cessaient de jouer une sombre mélodie contre ses tempes et il peinait à reprendre son calme. Encore une fois, pourtant, c’est ta voix qui l’extirpe de cet instant d’égarement. Il soulève son regard vers le tien, le céruléen de ses prunelles, terni par le temps, prenait l’allure d’un acier qui vous correspondait bien plus à présent. Après une hésitation et une amertume qu’il étouffait, il tendit sa main et agrippa la tienne. Se redressant avec une difficulté frustrante.

« - Ne me rappelle plus jamais ce geste. » Soufflait-il, d’un air presque bougon, les dents serrées. Comme si l’aspect juvénile de son propre faciès pouvait corrompre ainsi ses pensées et leur donner l’éclat d’une véritable candeur. Il ne peut pourtant pas réprimer ses soupçons et la paranoïa qui le guette depuis tant d’années. Ses céruléennes se plongent à nouveau dans les tiennes et il soulève légèrement son menton. Oubliant momentanément la colère séculaire qui le liait à chaque Dieux de ta faction. Jaugeant l’homme, jaugeant ta personnalité colorée par celle de ton prédécesseur. Il était conscient que dans ce monde, tout pouvait changer. Était-il seulement prêt à l’accepter ?

« - Si tu veux vraiment faire un truc au nom de notre… » Il fronce les sourcils. Entre ses lèvres, ce mot lui paraissait irréel. À tel point qu’il pouvait sentir la balafre qui lui couvrait le dos, le brûler et se rappeler à son bon souvenir. « - Amitié. On pourrait peut-être discuter dans un endroit plus tranquille. »

Il ne devait pas perdre de vue son objectif : anéantir les dieux était loin d’être son principal objectif. Ils n’avaient hélas pas encore cette importance.


Caleb ft. @Fródi Finnson

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