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Le réveil des dieux

Entendez-vous souffler ce vent norvégien, porteur d'un secret vieux de 3 000 ans ? Il contourne les géantes rocailleuses, défie les forêts de sapins et les eaux troublées, urgé de vous transmettre son témoignage... car aux frontières de Bergen, autrefois préservé dans des glaciers, le livre de La Völva a été ouvert. Les âmes des divinités et autres créatures nordiques prisonnières de ses pages peuvent dorénavant être relâchées sous le ciel, pour répondre à la promesse de l'inéluctable.

Le destin déploie sa main et vous dévoile son jeu, et quand vos yeux constatent votre défaite, vous comprenez enfin la vanité de votre combat.

Intrigue en cours — Le temps est bien choisi pour vous duper : Le destin vous punis d’avoir voulu vous en détourner, entendez-vous son rire moqueur ?... Sachez que jamais il ne vous laissera en paix.
NB — Forum inspiré de la mythologie nordique | divinités et créatures mythiques réincarnées. Nous sommes en automne 2020 ; rps ultérieurs à la date actuelle prohibés, mention "flashback" pour les rps antérieurs.
à l'honneur
les attendus
— Everybody knows that the dice are loaded —
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Ragnar Overland
Ragnar Overland
Dieu du Tonnerre
crédits : @Lux
réincarnation de : Thor - Dieu du Tonnerre, de la Protection, de la Force et de la Fertilité
LOCALISATION : Bergen
PROFESSION : Propriétaire d'un restaurant
ORBES : 130
misères : 29
Mar 27 Oct - 15:12

Life is peaceful

La soirée lui parait interminable. Toutes les cinq minutes, Ragnar regarde l'écran de son téléphone dernier cri, contemplant inlassablement le dernier message qu'il a reçu. L'humain en lui se sent inquiet et son front est légèrement moite. Le Dieu en revanche, se fiche bien de ce qui va se produire. Il a l'argent, même s'il ne sait pas d'où il provient. Simple détail. Les derniers clients commencent à partir et il sort de derrière le bar pour aller parler à son chef, il fait le point sur le service du soir mécaniquement, n'enregistrant pas vraiment la conversation. Il est temps de réparer les conneries de cet hôte et de profiter pleinement de cette vie simple et sans chichis qui s'offre à lui. Le chef part, les derniers serveurs également. Il ne reste plus que lui, qui lave une tasse d'un air distrait, tandis que ses yeux se posent sur une silhouette installée dans une table au fond. Une femme, particulièrement jolie. Il ouvre la bouche pour la prévenir que le restaurant va fermer et qu'il faut quitter les yeux, tout en luttant contre l'envie irrépressible de lui faire du charme. Sacré Ragnar, il ne peut pas s'en empêcher, dès qu'il croise une belle créature il a envie de se transformer en prince charmant. Vivre un moment parfait mais qui ne durera qu'une poignée d'heures. S'attacher ? Très peu pour lui. Les relations ne provoquent que des ennuis sur le long terme, il suffit de voir le nombre de couples qui se déchirent autour de lui. L'amour, quelle connerie.

Il n'a pas le temps d'avertir l'inconnue, la porte s'ouvre et un troupeau d'abrutis finis pénètrent dans l'établissement, certains tenant des battes de baseball. On se croirait dans un mauvais film de gangster. Sagement derrière le comptoir, Ragnar ne cille pas quand celui qui est visiblement leur chef l'attrape par le col et lui demande son argent avec une hargne tout à fait déplacée. Il sort de sous le plan de travail une mallette et lui donne, sous les commentaires plus ou moins irritants de ses acolytes. Avec stupeur, Ragnar observe son poing serré et ressent pour la première fois une colère sourde. Le Dieu qui sommeille en lui n'apprécie pas d'être traité de cette manière. Les lumières du restaurant clignotent furieusement, s'éteignent, se rallument aussitôt. L'autre a un rire gras, fait une plaisanterie sur la tenue de l'établissement, prends l'argent et s'en va. La bande le raille, renverse quelques chaises, rien de bien méchant. La situation est sous contrôle. Contrit, Ragnar s'approche de l'inconnue, bien embêté qu'elle ait assisté à toute la scène. Des préoccupations humaines envahissent son esprit, comme l'inquiétude qu'elle raconte ce qui vient de se dérouler dans toute la ville. "L'eau qui dort" a une excellente réputation et c'est sa seule source de revenus. Il a besoin que l'affaire tourne s'il veut continuer à profiter de la vie de ce mortel. Inconsciemment, son aura se développe, écrasant de son charme magnétique la personne qui lui fait face. Un sourire éclatant déforme son visage et il incline la tête légèrement, geste d'excuse désuet mais qui, chez lui, a un charme anglais divin.

« Je tiens à vous présenter mes excuses pour la déplorable scène qui s'est déroulé sous vos yeux. J'aimerai prétendre que tout était normal mais ce serait insulter votre intelligence. »

Le sourire s'accentue et il remet sur ses quatre pieds une chaise renversée, avant de s'assoir dessus à califourchon, croisant ses bras sur le dossier et la contemplant avec ses grands yeux innocents. La lumière fait toujours des siennes et Ragnar lève la tête, la fixe quelques secondes et elle récupère sa stabilité, les éclairant d'une douce lueur tamisée.

« Puis-je vous offrir à boire en guise de dédommagement ? Je suis le propriétaire de cet établissement, Ragnar Overland. »

Et il lui tendit la main avec douceur, continuant d'accaparer son regard et toute son attention. Quelque chose d'infiniment paisible se dégageait de cette mortelle et sa curiosité était en train de s'éveiller, à mesure qu'il la détaillait des pieds à la tête. Qui était-elle ?

Tamsin Khan
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Humaine
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Mar 27 Oct - 17:18
Life is peaceful Light is slowing, shadows closing, dripping from the air. Deeper, darker, going farther than we’ve ever dared.





La salle se vidait progressivement, emportant bruits et brouhahas des conversations qui n'en finissaient plus. Tamsin ne supportait pas le bruit en continu. Les gens qui parlent, tous en même temps, de plus en plus fort parce que le voisin parle aussi fort, la musique qui ne s'arrête jamais, les rires forts et gras, le tintement des couverts sur les assiettes, les enfants intenables qui crient et courent partout... D'ordinaire, elle évitait de s'infliger de tels supplices et ne mettaient que rarement les pieds dans un restaurant. Dans le meilleur des cas, elle prenait à emporter. Dans le pire, elle venait aussi tard que possible, pour éviter les heures d'affluence. Mais généralement elle s'arrangeait pour ne pas avoir à le faire du tout. Seulement aujourd'hui elle arrivait au bout de ses provisions, et elle n'avait pas eu le temps d'aller faire des courses, tout bêtement. Elle avait glandé, profité de son lit, des paysages, repoussé encore et encore le moment fatidique où il faudrait qu'elle mette les pieds dans une biocoop qui serait probablement blindée de monde, avec le bruit des caddies qui s'entrechoquent, des roues qui grincent, des bip-bip infernaux des caisses. Et aujourd'hui elle avait terminé son dernier paquet de pâtes. Alors demain elle n'aurait pas le choix, elle allait devoir aller faire des courses, mais ce soir elle se faisait servir. Et vu la qualité des plats, elle ne regrettait pas d'avoir été flemmarde. Le bruit était insupportable, comme d'habitude, mais la nourriture était excellente et elle avait vraiment pris plaisir à manger dans ce restaurant.

Il n'y avait plus personne. Ils étaient tous partis, clients, serveurs, et elle terminait le thé qu'elle avait commandé pour terminer son repas, prête à partir dans les minutes qui suivraient. Le regard posé sur les rues sombres à l'extérieur, elle observait la neige tomber sans accrocher au sol. Ce pays était superbe, c'était indéniable. Ses yeux accrochèrent un petit groupe d'hommes, qui tenaient des battes de baseball, et elle se redressa légèrement en les voyant approcher de la porte. Ils la passèrent à peine une seconde plus tard et elle comprit aussitôt que ce n'était pas normal. Elle fronça les sourcils, glissa d'un coup de pied discret son sac sous sa chaise, et observa la scène sans bouger d'un cil. Ce n'était pas à elle de gérer ça, et pourtant elle savait. Elle savait que si ça dégénérait, elle ne pourrait pas s'empêcher de venir en aide au barman qui était seul. Mais alors qu'elle s'attendait à des menaces d'appeler la police et de la mise en garde de potentielles caméras qui filmaient toute la scène, le roux planté derrière le bar sortit une mallette qu'il leur donna. Ah d'accord. Donc elle venait de dépenser son argent dans un établissement dépendant de la mafia. Merveilleux. Et en plus de ça, la lumière faisait des siennes. La petite bande s'éclipsa aussi rapidement qu'elle était venue et Tamsin soupira en reposant enfin sa tasse de thé dans sa petite coupelle, dans un léger tintement de verre. Elle se pencha pour ramasser son sac, et lorsqu'elle se redressa l'employé du bar était devant elle.

Grand, les cheveux et les yeux clairs, le sourire ravageur, il devait avoir un certain succès auprès des gens. On ne pouvait nier qu'il dégageait un sacré charme. Sa voix même était délicieuse à entendre, chaleureuse, agréable... Le problème étant qu'elle ne comprenait pas un traitre mot de ce qu'il racontait. L'apprentissage du norvégien n'avait toujours pas pris de place au sein de son emploi du temps et Tamsin lui sourit d'un air désolé, ouvrant la bouche pour dire quelque chose, mais lorsqu'elle croisa son regard... C'était comme si une bulle l'avait englobé, d'un seul coup. Le restaurant s'effaça autour d'elle, ce malheureux problème de lumières aussi, la scène qui venait d'avoir lieu s'échappa de son esprit d'un bond. Elle était plongée dans son regard, dans ses deux yeux rieurs, aussi bleus que le ciel, et pendant un instant elle se sentit comme... Happée. Doucement, elle prit la main tendue devant elle pour la serrer poliment. "Je suis désolée, je n'ai pas compris un traitre mot de ce que vous venez de dire." répondit-elle dans la langue de Shakespeare, avec l'accent anglais par excellence. "Je ne parle pas norvégien." Et bordel, pour le coup c'était bien dommage. C'était d'ailleurs extrêmement étrange cette déception qu'elle ressentait en elle, l'inconnu n'était pas du tout son genre d'homme, d'ailleurs aucun homme ou aucune femme ne l'étaient depuis son divorce. Mais lui... Il avait ce petit quelque chose de presque hypnotique. "Tamsin." dit-elle en posant une main sur le haut de sa poitrine pour se désigner. 

Psyborg.
Ragnar Overland
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Dieu du Tonnerre
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Mar 27 Oct - 22:54

Life is peaceful

Elle ne parle pas norvégien, mauvais nouvelle. Elle n'a pas l'air d'être apeurée par la situation, bonne nouvelle. Le regard azur de l'homme passe de son agréable visage à sa poitrine, tandis qu'elle se désigne avec une simplicité des plus charmantes. Son sourire s'accentue davantage, toujours plus radieux. Avec lenteur, il répète les sonorités du prénom de sa dernière cliente et abandonne avec regret la main qu'il tient toujours contre sa paume.

« Tamsin. »

L'anglais alors ? Ils vont converser, cela lui suffit. Ragnar ne souhaite pas reprendre depuis le début et s'excuser à nouveau. Après tout, elle ne lui a rien reproché pour le moment. Elle a l'air... Happée. Il sait que cet hôte a eu une vie des plus mouvementée, mais les mortels tournent autour de lui comme des mouches depuis son retour. Sans le vouloir, il doit exercer une influence sur eux, les drapant des derniers lambeaux de sa divinité. Mais lui aussi est fasciné par celle qui lui fait face, appréciant une beauté qu'il n'a pas eu souvent l'occasion de contempler. Et surtout, son aura dégage quelque chose de beau, de paisible.

« Vous êtes donc anglaise ? Ma famille vient d'Angleterre mais cela fait des générations que les Overland se sont installés sur ces terres magnifiques. Vous êtes venus visiter les alentours ? Les paysages dans le coin sont splendides. »

Lui a un accent norvégien marqué, ayant perdu cette sonorité british que Tamsin manie à la perfection. Un picotement désagréable lui chatouille le nez et il plonge les mains dans les poches de son pantalon, cherchant un mouchoir qu'il ne trouve pas. C'est alors qu'un peu trop de sang se met à couler de son nez et il renverse la tête en arrière avant de se lever brusquement, rompant le contact avec la jolie mortelle. Il ne peut que se servir de sa main et l'appose contre ses narines, prononçant un mot en norvégien mais dont la compréhension est universelle.

« Merde ! »

Il ne souvient pourtant pas avoir pris un coup dans la figure. Comme c'est étrange. Le sang coule entre ses doigts, tachant sa chemise blanche imaculée. Décidément, cet accident est malvenu et il lève les yeux, comme profondément agacé par les évènements. Ses yeux bleus se reposent sur la touriste et il essaye de lui adresser un sourire rassurant. Bon sang, elle va vraiment finir par croire que ce restaurant est un traquenard. Dire qu'ils auraient pu être connu à l'international. Mince. C'est peut-être une critique gastronomique. Il attrape une serviette en tissu et plonge enfin son nez dedans, sentant enfin le flux ralentir. Un soupir agite son corps et il hausse les épaules, désignant sa chemise et repassant à l'anglais.

« Elle est fichue maintenant. Quelle soirée je vous jure. »



Tamsin Khan
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Ven 30 Oct - 22:48
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Ok Tarzan, il parle anglais. Evidemment qu'il parlait anglais, elle n'avait pas rencontré une seule personne dans ce pays qui ne parlait pas anglais. C'était sûr que, comparé à la France, le niveau était quand même vachement plus élevé. De vagues souvenirs de la difficulté à demander ne serait-ce qu'une banque lui remontèrent, et ça aurait pu franchement l'irriter si l'aura dans laquelle se trouvait englobée à cette instant n'avait pas écrasé toute émotion négative qui s'était perdue en route. "Je fais un tour du monde en camionnette. J'ai commencé par l'Europe, et comme je me suis arrêtée au Danemark... Je me suis dis que j'allais en profiter pour faire un demi-cercle dans chaque pays Scandinave pour rejoindre la Russie. J'y serai dans un an ou deux peut-être ?" Pourquoi lui racontait-elle tout ça ? Elle n'était pas aussi bavarde avec les inconnus d'habitude, encore moins quand elle leur parlait depuis moins de cinq minutes. Mais lui, c'était différent. Il était différent. Attirant. Elle avait envie de lui parler, de tout lui dévoiler, un sentiment puissant de confiance, comme si elle le connaissait depuis toujours, comme si... L'homme se leva brusquement, rompant le contact de leur regard.

La bulle avait éclaté, en silence et brusquement. Tamsin sentit comme une libération, sans comprendre d'où ça venait. Elle papillonna des yeux pendant une seconde, baissa le regard et secoua légèrement la tête, comme pour quitter une fatigue soudaine qui se serait emparée d'elle. Lorsqu'elle le releva, l'homme avait la tête penchée en arrière et pressait un mouchoir sur son nez qui s'était mis à saigner sans raison. Qu'est-ce qu'elle foutait encore là ? Cet homme avait donné une mallette pleine d'argent à des petites frappes et maintenant il coulait des choses étranges de son nez. Qu'il soit un mauvais gérant endetté ou juste un camé qui avait sniffé un produit de pas très bonne qualité, la jeune femme se sentait mal à l'aise. Ce soudain intérêt qu'elle avait eu pour lui ne lui ressemblait pas, elle n'était pas comme ça, elle ne se mettait pas à sourire bêtement à des hommes qu'elle ne connaissait pas, sans raison. "Ce n'est qu'une chemise, ça se lave." répondit-elle simplement sans relever les yeux vers lui. Elle attrapa son sac et se leva de sa chaise. "Je dois y aller, l'addition s'il vous plait." Elle contourna la table, ainsi que l'homme et son étrange problème de nez, pour se diriger vers la caisse enregistreuse sur le bar. En même temps, et sans relever une fois la tête vers lui, elle fouilla dans son sac pour en sortir un portefeuille qui avait bien vécu. De l'argent, une carte bleue, un permis de conduire, une carte grise, mais pas de passeport. Ce n'est qu'une fois devant la caisse enregistreuse qu'elle releva enfin la tête vers l'homme, mais avec un certain malaise, comme si elle avait honte d'avoir fait quelque chose qui n'était pas dans ses habitudes.

Psyborg.
Ragnar Overland
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Sam 31 Oct - 11:48

Life is peaceful

Bon, il est certain que saigner du nez n'est pas vraiment l'activité la plus sexy de l'année, mais Ragnar ne comprends pas le brusque changement d'humeur de son interlocutrice. Tête baissée, sèche, elle veut le payer et s'en aller, elle qui évoquait avec tant de candeur ces voyages quelques secondes auparavant. Au moins, le flux s'est tarit et il peut écarter la serviette de son nez, constatant le carnage avec un nouveau soupir. Il se sent un peu triste, parce que l'humain qui vit toujours un peu dans sa tête aurait réagi comme ça. Il jette la serviette dans la poubelle, passe ses mains sous l'eau et se frotte également le visage, récupérant un air de normalité. Puis il fixe en fronçant les sourcils le portefeuille usée de Tamsin.

« Hors de question que vous payiez quoi que ce soit. La maison vous adresse toutes ses excuses. »

Sa voix est mécanique, celle d'un gérant habituel, et il refoule la déception et l'amertume qu'il commence à ressentir. Compliqué ces humains, avec toutes leurs émotions exacerbées. Ragnar aimait l'aura qu'il avait perçu chez ce bout de femme et il veut la ressentir à nouveau. Il a un besoin viscéral de se perdre dans sa normalité et, déjà, il sent que sa divinité va les séparer inexorablement. Peut-être qu'il ne peut pas tricher finalement, et qu'une vie simple lui sera à jamais interdit. Pianotant sur la console pour annuler l'addition de sa cliente il enchaine, espérant qu'elle ne s'irritera pas davantage.


« J'ai contracté des dettes auprès des mauvaises personnes. Je veux juste vivre tranquillement désormais, retourner sur des terres que je n'ai pas foulé depuis une éternité. Cela fait-il de moi quelqu'un de mauvais ? »

Sa question reste en suspens, tandis qu'un choc sourd résonne contre une des fenêtres, accompagné de rires gras. Décidément, les voyous trainent encore dans le coin. Sous le comptoir un vieux sweat traine, appartenant probablement à un des serveurs. Ragnar déboutonne sa chemise qui rejoint la même poubelle que la serviette, et enfile le sweat qui est un peu serré pour lui. Il ferma la caisse, coupe la lumière et se dirige vers la porte. Les insultes en norvégien qu'il entends commence à sérieusement l'irriter.

« C'est étrange. Je crois que je suis en colère. »

Le propriétaire dit surtout ça pour lui même, sachant que, de toute manière, la mortelle le prends visiblement déjà pour un fou. Mais, il est mal à l'aise à l'idée qu'une créature visiblement aussi innocente, soit confrontée à ces guignols. Son instinct protecteur reprends le dessus et il se dirige vers la porte d'entrée d'un pas décidé.

« Contournez le comptoir. Il y a un petit couloir et la porte du fond donne sur la rue. Sortez par là, ce sera plus prudent. Je n'aimerai pas qu'il vous arrive quoi que ce soit par ma faute. »

Simple conscience professionnelle. Bah voyons.



Tamsin Khan
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Humaine
ORBES : 523
misères : 63
Sam 7 Nov - 15:10
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Quel homme étrange. Pour quelle raison lui offrait-il le repas ? La fin de soirée avait été un peu étrange, certes, mais tout de même... Enfin, s'il lui proposait, hein... Elle rangea son porte-monnaie en hochant légèrement de la tête. "Merci." Tamsin n'était pas radine, loin de là, et en plus elle avait de l'argent, mais elle n'avait pas cette fierté de l'afficher et de vouloir absolument tout régler. Les cadeaux n'avaient jamais été gênants pour elle. En revanche, le pauvre homme se contredisait, et ça c'était déjà un peu plus compliqué à comprendre. "Je croyais vous avoir entendu dire que votre famille était ici depuis longtemps... ?" releva-t-elle avec incompréhension. "Mais non, ça ne fait pas de vous quelqu'un de mauvais." Et elle le pensait. A aucun moment elle ne s'était dit qu'il était... Dangereux, ou quelque chose dans ce genre. En réalité, même si cette scène avec la mallette avait été un peu étrange, ce n'était pas à cause de ça qu'elle était pressée de partir. Ce qu'elle voulait, c'était fuir ce sentiment d'adoration envers lui qu'elle avait ressenti alors qu'elle n'avait pas l'habitude de ressentir ce genre de chose, surtout pas avec pour inconnu. Pendant quelques minutes, elle s'était sentie comme une adolescente qui avait un crush pour la première fois de sa vie. Improbable et complètement illogique. Elle ne s'était pas reconnue. Elle avait pris peur.

Un bruit sourd contre la vitre la fit sursauter. Les voyous étaient toujours là, moqueurs, abusant de leur position de force, probablement de leur nombre aussi. Et le gérant du restaurant commençait à perdre patience... Il déboutonna sa chemise, sous le regard surprit de Tamsin qui détourna aussitôt les yeux pour le laisser se changer en toute intimité. Pendant une fraction de seconde, le corps de Célian lui revint en mémoire, vestige de sa vie passée. Elle ne s'était pas attardée sur un homme depuis son divorce, elle n'en avait même pas spécialement regardé, et de toute façon son éducation n'admettait pas qu'une femme puisse lorgner sur un homme sans que ça soit indécent. Alors Tamsin était relativement libre comme femme, mais des restes de son éducations et surtout des préceptes de sa religion restaient tout de même ancrés en elle. Regarder un homme se déshabiller ne faisait pas partie des nombreuses choses pour lesquelles elle était aussi nonchalante qu'insouciante.

La tournure des événements ne plaisaient pas à Tamsin. Le gérant avait éteint la lumière, il s'approchait de la porte, et les insultes à l'extérieur continuaient à fuser malgré l'argent qui avait été donné. Insultes qui le mettaient en colère, comme il le disait, et qui fit lâcher un petit rire un peu nerveux à Tamsin qui posa aussitôt une main sur sa bouche pour l'étouffer. Evidemment que ça l'énervait, il y avait de quoi. En revanche, ses consignes ne la firent pas rire du tout. Elle fronça les sourcils, inquiète qu'il fasse une bêtise. Elle avait eu à faire à de nombreux hommes machistes dans sa vie, et c'était fatigant de les voir toujours se battre par fierté. Alors au vu des circonstances, c'était plutôt clair qu'il ne pouvait sûrement pas appeler la police, mais il fallait être stupide pour leur faire face directement. "Ils vous provoquent parce qu'ils nous voient, vous n'allez tout de même pas répondre à leurs sollicitations ?" Elle approcha et lui attrapa le bras, sans brusquerie, mais assez fermement pour l'attirer vers elle. "Laissez les, sortez avec moi... Ils se lasseront quand ils verront qu'il n'y a plus personne." Ils penseront sûrement qu'il avait eu peur en fait, mais ce n'était qu'un détail, du moment qu'ils leur foutaient la paix. "Je peux passer un appel anonyme à la police si vous voulez, pour qu'ils les fassent fuir... ?" Une brève image du cadavre dans le placard de son dernier employeur lui revint en mémoire et un frisson désagréable dévala sur son corps entier. Elle ne voulait plus voir de sang... Pas comme ça. Elle tira un peu plus fortement sur son bras. "S'il vous plait."

Psyborg.
Ragnar Overland
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PROFESSION : Propriétaire d'un restaurant
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Jeu 12 Nov - 11:30

Life is peaceful

Ses sourcils se froncent lentement et il contemple la main de la mortelle, apposée sur son bras. Pourquoi le retient-elle ? Elle lui suggère la fuite, le recours à la police de ce pays. Que des solutions honteuses. Mais Thor doit apprendre à vivre comme un humain. Il n'est pas censé savoir se battre, ni même posséder la moindre capacité lui permettant de châtier ces imbéciles. Durant quelques instants, il hésite, prisonnier de ses propres contradictions.

« Très bien, suivons votre conseil empli d'humanité et faisons profil bas. »

Il soupire et éteint les lumières comme elle l'a suggéré, puis se dirige un peu à tâtons vers le fond du restaurant. Il se demande si les malfrats vont être suffisamment stupide, pour rester hurler devant une façade éteinte ou si quelques uns vont avoir l'intelligence de faire le tour. Ragnar est un homme galant, qui ne supporte pas que quoi que ce soit arrive à une femme. Il jongle entre deux désirs : celui d'en découdre, et celui qui n'arrive rien à la jolie Tamsin. Songeur, il pousse finalement la porte de la sortie de secours, referme calmement derrière eux. L'air est vif et frais et il inspire à plein poumons. Personne à l'horizon et il s'assure que Tamsin le suit à travers le dédale de rues qu'il emprunte pour se mettre à distance de la bande. Après quelques centaines de mètres d'un pas rapide, il se laisse tomber sur un banc du centre ville, lève sa tête vers le ciel placide.

« Vous savez, nous autres norvégiens, nous avons le sang chaud. Nos ancêtres avait une conception très particulière de l'honneur et nous en avons hérité. C'est extrêmement difficile pour moi de courber l'échine ainsi, mais vous semblez être la voix de la raison. »

Son regard happe à nouveau celui de la mortelle et il essaye de juguler son intensité, percevant que cela la trouble. Il ne sait pas encore très bien les capacités qu'il a récupéré en venant ici.  

« Pour répondre à votre interrogation précédente, nous vivons ici depuis des années mais, avec la gestion du restaurant et les nombreux soucis que j'ai eu, je n'ai pas vraiment pris de temps pour moi. Si vous avez des coins à me conseiller dans la région je vous en saurais reconnaissant, j'ai tout oublié de leur beauté. »

Ragnar a un regard de chiot triste et croise les bras derrière sa tête, contemplant le paysage qui lui fait face. Bergen est une jolie ville, mais beaucoup trop moderne à son goût. Il a hâte d'aller se perdre dans les immensités glacées comme un parfait touriste.

« Votre camionnette est loin d'ici ? J'aimerai vous raccompagner, on ne sait jamais sur qui vous pouvez tomber. »
Tamsin Khan
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Humaine
ORBES : 523
misères : 63
Ven 20 Nov - 17:21
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Arrogant. Arrogant et hautain. Arrogant, hautain, et agaçant. Ou alors c'était la frêle ironie qu'elle avait sentie dans sa résiliation qui avait amené Tamsin à le qualifier ainsi ? Son conseil empli d'humanité était juste la marche logique à suivre dans un pays et une époque où l'on ne fait pas justice soi-même. On est pas au far west, qu'elle aurait dû lui dire. Même au temps des vikings il y avait un certain nombre de régles à respecter, même minimes. L'humaine n'avait bien évidemment pas l'ombre d'un doute quant à la nature réelle de l'homme, autrement bien sûr qu'elle aurait revu son jugement et relativisé le fait que, pour un (ancien ?) dieu, il était quand même vachement concilient. Mais tout ce qu'elle voyait, c'était cet homme, ce propriétaire de restaurant, qui avait contracté des dettes auprès de personnes douteuses -ce qui en soi n'était pas sujet à jugement, après tout il avait trouvé un moyen de financer son commerce, ce n'était pas du trafic d'organes- et qui en plus de ça avait une forte envie de céder à la violence -ce qui était autrement plus répréhensible-. Alors oui. Quand on voit Thor, on se dit qu'il vient quand même de faire un gros effort pour prendre sur lui. Mais quand on ne voit que Ragnar, on se dit que la fierté de l'homme est démesurée. Dangereuse. Violente. Et les hommes violents, Tamsin ne les supporte que très peu.

Elle sortit avec lui, soulagée qu'il entende la voix de la raison, et garda le silence pendant leur petite échappatoire. Après quelques rues, les rires gras et les injures des voyous n'étaient plus que de lointains souvenirs. Oh ils étaient probablement encore en train de s'exciter comme des cons devant le restaurant, mais plus personne n'était là pour les entendre, si ce n'était peut-être les habitants du coin qui allaient probablement finir par appeler la police. Plus leur problème, du coup. Ou en tout cas plus celui de Tamsin. Ragnar ralentit enfin le pas, et il s'affala sur un banc, probablement émotionnellement touché par ce qui venait de se passer. Normal. Tamsin jeta un coup d'oeil à gauche et à droite de la rue, sans trop savoir où elle était puisqu'elle était incapable de se repérer sans son gps, et elle croisa les bras sur sa poitrine en s'arrêtant près de lui. Elle n'avait pas envie de s'asseoir, elle avait froid, elle était encore sous le coup de l'adrénaline -si faible soit-elle- et elle ne se sentait pas particulièrement à l'aise. "L'héritage n'est qu'une excuse, il n'était question que de fierté mal placée." claqua-t-elle. "Ils étaient plus nombreux, armés, et ils n'attendaient que ça, que vous réagissiez. A quel moment vous vous êtes dit que c'était judicieux d'aller répondre à leurs provocations ?" Tamsin laissa échapper un bref soupire, clairement agacée. Et pourtant... Quand le regard de l'homme croisa le sien, elle sentit une espèce de chaleur réconfortante s'emparer d'elle. Elle se détendit presque aussitôt, comme si sa colère s'était envolée d'un coup, et elle accepta volontiers le changement de conversation. Malgré elle, encore une fois.

"Le meilleur moyen de trouver des endroits surprenants, c'est encore de se perdre." Elle lui sourit légèrement et haussa les épaules, ne sachant quoi lui répondre. Elle glissa sa main dans son sac et en sortit son téléphone pour allumer le GPS. Elle avait mis une petite étoile jaune là où elle s'était garée. Elle tourna un peu sur elle-même, cherchant la direction que pointait la flèche sur son écran, et quand cette dernière se stabilisa, elle tendit son doigt dans une direction. "Par là. C'est un camping, le "Lone camping AS"." Elle lui sourit et entama la marche, gardant son téléphone dans sa main qui, parfois, donnait ses instructions pour indiquer quel chemin prendre. Et effectivement, ils arrivèrent face à un camping, qui n'était pas bien remplis en cette période de l'année. Il n'y avait ni gardien ni porte spécifique, pas même une barrière pour les véhicules, juste une arche en pierre qui marquait l'entrée, et Tamsin guida son compagnon de route à l'intérieur. Elle en profita pour éteindre son téléphone -qui de toute façon n'avait plus de batterie-, et s'arrêta seulement lorsqu'elle fut devant une camionnette, fourgon 15m3 anthracite qui, de l'extérieur, avait l'air tout à fait normal. Elle se tourna vers lui et ramena ses mains vers l'avant, venant jouer légèrement avec ses doigts, comme une adolescente face à son premier rencard. "Bon, et bien... Merci ? De m'avoir raccompagné, et pour le repas aussi... J'espère qu'ils n'auront rien fait à votre restaurant. Je dois avouer que la nourriture était excellente, je ne sais pas qui cuisine, mais ça se sent qu'il est passionné." Elle baissa les yeux vers son sac et en sortit ses clés, profitant du fait qu'elle ne le regardait pas pour se lancer. "Si vous voulez découvrir le coin... Ma camionnette est équipée pour les routes difficiles... Enfin, si un jour vous n'avez rien à faire et que ça vous tente d'aller vous perdre un peu plus loin." Pire qu'une adolescente, même. 

Psyborg.
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