Entendez-vous souffler ce vent norvégien, porteur d'un secret vieux de 3 000 ans ? Il contourne les géantes rocailleuses, défie les forêts de sapins et les eaux troublées, urgé de vous transmettre son témoignage... car aux frontières de Bergen, autrefois préservé dans des glaciers, le livre de La Völva a été ouvert. Les âmes des divinités et autres créatures nordiques prisonnières de ses pages peuvent dorénavant être relâchées sous le ciel, pour répondre à la promesse de l'inéluctable.
Le destin déploie sa main et vous dévoile son jeu, et quand vos yeux constatent votre défaite, vous comprenez enfin la vanité de votre combat.
Intrigue en cours — Le temps est bien choisi pour vous duper : Le destin vous punis d’avoir voulu vous en détourner, entendez-vous son rire moqueur ?... Sachez que jamais il ne vous laissera en paix.
NB — Forum inspiré de la mythologie nordique | divinités et créatures mythiques réincarnées. Nous sommes en automne 2020 ; rps ultérieurs à la date actuelle prohibés, mention "flashback" pour les rps antérieurs.
PROFESSION : Etudiante en Master Etude des conflits et de la Paix
ORBES : 760
misères : 240
Dim 8 Nov - 17:58
Le chant du cygne
Velena raccrocha et fixa son téléphone d'un air perplexe, encore un peu perturbée par la conversation qu'elle venait d'avoir. Apparemment, Joachim était à l'hôpital. Bon, cela ce n'était guère intéressant. Le mortel n'était à ses yeux qu'une grosse sangsue blonde, et ce qui pouvait lui arriver ne la préoccupait pas. Sauf que cet imbécile heureux n'avait rien trouvé de mieux que de mettre son numéro en "contact d'urgence". L'hôpital lui avait donc passé un charmant coup de fil, la prévenant qu'il était actuellement pris en charge et qu'il avait demandé à la voir. Curieux, après ce que la valkyrie lui avait dit lors de leur dernière rencontre. Une menace à peine voilée qui avait eu le mérite d'être claire. Du moins, c'est ce qu'elle pensait avant qu'il ne geigne comme un enfant pour qu'elle vienne à son chevet. Malheureusement pour elle, Victoria avait tout entendu et la jugeait du regard, se demandant si sa meilleure amie allait être aussi insensible au sort de l'homme avec qui elle avait traversé 7 ans de vie commune.
«J'y vais. »
Soupira Velena sous le regard inquisiteur de l'anglaise qui hocha la tête, comme pour lui signifier qu'elle prenait la bonne décision. Après tout, la métisse pouvait faire semblant de se diriger vers l'hôpital et partir ailleurs. Victoria n'en saurait rien. Comme si elle avait lu dans ses pensées, sa camarade agita son propre smartphone avec un sourire avenant et lui indiqua une élégante voiture qui venait de tourner au coin de la rue. Super, elle lui avait commandé un chauffeur. Quelle délicate attention. C'est ainsi que la valkyrie se retrouva coincée, sortant du café où elles avaient rendez-vous pour être conduite à l'hôpital. Une fois devant le bâtiment et la voiture partie, Velena traina les pieds et pénétra dans le hall, s'adressant à la secrétaire médicale pour savoir où se trouvait l'autre abruti. Déjà excédée, elle emprunta les escaliers et entra dans une chambre sans frapper, l'air particulièrement tendue.
« Oh Velena ! Tu es donc venue. Je savais que je comptais encore un peu pour toi… »
Levant les yeux au ciel, la valkyrie s'approcha, se demandant si elle ne ferait pas mieux de l'étouffer dans son lit de malade. Il avait une jambe dans un plâtre et le visage tuméfié.
«Cela n'a pas l'air si méchant que ça. »
La guerrière avait traversé bien pire ces derniers temps. A commencer par son épaule qui avait reçu une balle. Caleb l'avait soigné en ôtant le projectile avec un couteau chauffé à blanc. Puis, elle avait appliqué un bandage sur la blessure et ne s'en préoccupait plus, grognant parfois quand la douleur se réveillait. Et lui, pour visiblement ce qui ressemblait à un tabassage en règle, était en train de geindre comme un enfant. Pathétique.
«C'est grave Velena. Je me suis fait agresser. Et pas par n'importe qui, par ton… Ami. Tu sais, le brun qui a déjà essayé de me frapper. »
Velena serra les dents, posa sa main sur un coussin épais. Oui, elle était bien décidée à le tuer s'il dépassait les bornes. Après tout, ils faisaient tout ça dans les films et ne se faisaient jamais attraper non ?
« Tu mens. Et si je me rappelle bien, c'est toi qui a porté le premier coup. Il n'a fait que se défendre. »
Grogna-t-elle en luttant pour garder son sang froid et ne pas commettre quelque chose qu'elle regretterait par la suite. Mais le blond avait l'air sincère, et le doute l'envahit. Était-il possible que Caleb l'ait réellement bousculé ? Elle ne voyait pas le dragon s'abaisser à violenter un mortel aussi inoffensif.
«C'est la vérité chaton. Ouvre les yeux. Je ne sais pas dans quel pétrin tu t'es fourrée mais tes fréquentations sont dangereuses. Je ne suis pas le seul à te le dire, on veut juste t'aider. Même si ça implique d'en payer les frais. »
Il la dégoutait. Inspirant profondément, la valkyrie sortit de la chambre et claqua la chambre, sentant son rythme cardiaque s'accélérer sous l'effet de la colère. Mais pourquoi donc avait-il fallu qu'elle revienne dans le corps d'une femme qui avait autant de relations ? C'était un vrai casse-tête et une torture de devoir les satisfaire et les rassurer en permanence. Elle allait devoir trouver une solution avant de massacrer une bonne partie de ses proches.
« Foutus mortels ! »
Grogna-t-elle en abattant brutalement son poing contre le mur, indifférente à la douleur sotte que provoqua ce geste d'humeur. Elle avait même oublié qu'elle n'était pas seule dans le couloir, une jolie infirmière se dirigeant dans sa direction. Tant pis, elle allait partir de toute manière. S'apprêtant à tourner les talons, la valkyrie se figea brusquement, frappé par un charme magnétique. L'infirmière rayonnait, brillant de cet aura qu'elle avait croisé quelques fois. Les yeux écarquillés, Velena se figea, prisonnière de cette fascination pour le charme divin de l'inconnu qui progressait vers elle. Son poing retomba mollement le long de son corps et elle ne put qu'attendre que la magnifique apparition prenne la parole.
En salle d’infirmière, Eydís remplissait le dossier de son dernier patient. Un jeune homme charmant qui avait été méchamment agressé, du moins selon ses dires. Il avait eu de la chance, il s’en était sortie avec une jambe cassé, le visage tuméfié et quelques hématomes sans gravité sur le corps. Il pourra bientôt sortir, enfin seulement avec un dossier complet et elle venait de se rendre compte qu’elle ne pouvait pas le terminer, car il lui manquait des éléments dans la dernière partie. Sigyn soupira. Quelle paperasse ! Comment Eydís avait pu se complaire avec tous ces papiers administratifs à compléter à tout bout de champ ? Bientôt, ils allaient passer plus de temps avec l’administration qu’avec les patients. Si ce n’était déjà pas le cas. Elle n’avait pas d’autre choix que de retourner voir son patient.
Après quelques minutes, elle arriva dans le couloir en question. Elle se dirigeait tranquillement vers la chambre 204, quand une femme en sortie, claquant la porte derrière elle. Etait-ce la parente qu’elle avait appelé tantôt à la demande de son patient ? Visiblement, elle ne semblait pas du tout inquiète par l’agression de son petit-ami, selon les dires du patient une fois de plus. Il y aurait eu de quoi pourtant. Cela n’avait rien d’anodin, mais rien d’exceptionnel et quelque chose de totalement superficiel lorsqu’on était une guerrière aguerrie. Réalisant sa dernière pensée, Sigyn s’arrêta et observa attentivement la jeune femme pour se rendre compte qu’elle ne voyait absolument pas une humaine, mais l’aura d’une sanglante battante déterminée à abattre qui que ce soit se mettant sur son passage et l’empêchant d’accomplir ce qu’elle avait décidé de faire. En une fraction de seconde, son cœur se réchauffa et un franc sourire se dessina sur le visage d’Eydís. La déesse venait de reconnaître l’une des protectrices des dieux. Une des légendaires valkyries. Des guerrières infatigables que Sigyn connaissait bien, du moins la plupart, pour en avoir guérit et soigné un bon nombre d’entre elles, dont parfois à plusieurs reprises. C’était qu’elles étaient têtues et celle qui se tenait en face d’elle, était l’un de ces tenaces spécimens. Alors lorsqu’elle la vit soudain abattre son poing contre le mur, sa réaction fut immédiate.
« Non ! »
Sans même se rendre compte de l’impact qu’elle infligeait inconsciemment à son amie qui la fixait du regard, Sigyn s’élança vers elle et prit délicatement sa main blessé dans les siennes. Elle ne put s’empêcher de la rouspéter comme toujours, oubliant complètement l’espace d’un instant où elles se trouvaient et que la valkyrie n’avait aucun moyen de la reconnaître au premier abord.
« Bon sang ! Combien de fois devrais-je te le répéter à toi et tes sœurs ? Faîtes plus attention! Votre corps est précieux et vos mains le sont davantage. Tu t’imagines empoignant ta lance avec des phalanges bris… »
Sigyn leva les yeux vers elle et réalisa ce qu’elle venait de faire et de dire à haute voix et à quel point cela pouvait être perturbant pour Hildr sans savoir qui elle était. Quoiqu’avec ce que la déesse venait de dire, elle avait sans doute deviné, mais dans le doute, elle lui relâcha les mains et recula de quelques pas.
« Excuse-moi… Je me suis emportée et… Hum » Sigyn se tut au passage d’un de ses collègues infirmiers qui les regarda de biais tout en passant son chemin. Dès qu’il s’éclipsa du couloir, elle reprit la parole d’un sourire mi-amusé mi- embarrassé. « J’ai oublié notre situation actuelle. Enfin… Je veux dire… Tu sais, n’est-ce pas ? » chuchota-t-elle dans le but de ne pas attirer un peu plus l’attention sur elles, en espérant qu’Hildr avait bien compris qui elle était. Son regard s’attarda alors sur la porte de la chambre. En tant qu’infirmière, elle savait très bien qui se trouvait derrière cette porte, puisque c’était elle qui s’était occupé de ce patient après le passage du médecin et elle-même qui avait appelé son proche… Elle reporta un regard interrogateur vers Hidlr. Elle venait peut-être de mettre le doigt sur l’origine de l’agacement de la valkyrie, mais il serait préférable que ce soit elle qui lui explique tout en détail avant toutes conclusions hâtives. Pour cela, il allait falloir qu’elles bougent d’ici et avant tout qu’elle s’occupe de sa main.
« Si tu as terminé avec ce jeune homme, on ferrait mieux de s’en aller d’ici. Je ne peux tout simplement pas te laisser dans cet état quoique tu en dises. »
Velena Jespersen
Valkyrie
crédits : @Lux
réincarnation de : Hildr. Valkyrie légendaire.
LOCALISATION : Oslo
PROFESSION : Etudiante en Master Etude des conflits et de la Paix
ORBES : 760
misères : 240
Ven 20 Nov - 17:51
Le chant du cygne
Le regard émeraude de Velena passa de la surprise à la méfiance, puis laissa place à une étincelle de joie. Des yeux pétillants et heureux se posèrent sur l'infirmière et elle réprima un rire qui aurait pu la faire passer pour une folle. Les avertissements de la norvégienne ne laissaient pas planer le doute sur son identité : Sign, déesse de la Fidélité et du Dévouement et, surtout, la guérisseuse attitrée des valkyries. Contrairement aux autres Ases, Sygn n'inspirait pas que du respect à Velena mais également une grande tendresse. C'était là celle qu'elle avait le plus côtoyée et les souvenirs ne cessaient d'affluer, l'émouvant particulièrement.
« Quelle magnifique surprise. »
Velena dégagea doucement sa main, considérant la peau abimée avec le mépris habituel des guerriers; Ce n'était rien en comparaison de tout ce qu'elle avait traversé. Mais l'inquiétude de la déesse lui réchauffa le cœur et elle se sentit toute démunie, résistant à l'envie infantile de se blottir dans les bras de la fausse humaine qui lui faisait face.
« J'aimerai pouvoir manier la lance comme autrefois, mais cela n'est plus possible. Mon corps a malheureusement trop le temps de récupérer désormais. »
Un sourire un peu joueur et insolent se dessina sur son visage et elle observa le couloir, notant la présence des collègues de l'infirmière. Comme il était frustrant de devoir toujours se cacher, dissimuler ce qu'ils étaient et se fondre parmi la masse humaine infâme et grouillante. Velena le supportait de moins en moins, et la colère bouillonnait au fond de son ventre, attendant le moment adéquat pour exploser.
« J'en ai fini avec cet imbécile. Mais il semblerait que lui n'en ait pas fini avec moi. C'est là un problème bien embêtant. »
La guerrière leva les yeux au ciel. Elle mourrait d'envie de lui raconter ses soucis, comme autrefois. Sygn était une oreille attentive, et elle était une des rares qui récoltaient plus que des monosyllabes de sa part. Mais elle avait raison, ce n'était pas le bon endroit pour discuter. Velena renifla et hocha la tête, lui concédant un examen qui ne servirait à rien d'autre qu'à rattraper le temps perdu.
« Ne t'en fais pas, ma main est le cadet de mes soucis et j'ai réussi à rafistoler tout le reste. Tu me connais, je suis solide. »
Ce qui lui importait désormais, c'était de savoir si Sygn allait bien et quelle été sa situation. Malgré tout ce qui lui avait traversé l'esprit, ses doutes envers son serment fait aux Dieux, la déesse était plus qu'une entité divine à ses yeux. C'était quelqu'un d'important, une amie. Et elle voulait s'assurer qu'elle était en sécurité.
Imbécile... Eh bien, ça promet! Sigyn imaginait très bien comment la valkyrie en avait terminé avec cet être humain : brutalement. Sans détour et sans aucun tact. Un point final avec aucune explication et du jour au lendemain tout était finit. Trop brusque et précipité si tout s’était déroulé ainsi. Elle ne pouvait que comprendre Hildr connaissant son passé, mais elle avait de la peine pour le jeune homme qui avait perdu son être le plus cher et qui ne pouvait tout bonnement pas comprendre que tout se termine si vite, d’autant plus si tout se passait bien entre lui et sa copine. Sauf que cette dernière n’était plus désormais. Mais cela, quel être humain pouvait le comprendre ? Cependant, Sigyn préféra ne pas aborder le sujet délicat pour le moment et pas ici. Puis voilà déjà que la valkyrie lui transmet une information que la déesse jugea bien plus inquiétante, ce qui provoqua d’ailleurs un froncement de sourcils et un regard suspicieux. Rafistoler tout le reste ? Devait-elle comprendre qu’Hildr avait déjà eu des dégâts depuis son éveil et dans un corps si fragile ?! Dans quoi s’était-elle encore fourrée ? Que s’était-il passé ? Allait-elle si bien que ça ? Forcément, une avalanche de questions inonda ses pensées.
« Rafistoler tout le reste ? Par tous les Dieux, par quoi es-tu passé ?! »
Il fallait qu’elle soit prudente et plus vigilante et sérieusement cette fois-ci. Ce n’était pas parce que c’était elle qui le lui disait, le lui rappelait sans cesse, et qu’elle pouvait parfois s’inquiéter un peu trop rapidement ou pour pas grand-chose. Ici, elles n’étaient ni chez elles ni dans leurs corps respectifs, qui sait ce qui pouvait arriver. Clairement, il devenait encore plus urgent de trouver un lieu tranquille pour discuter.
« Suis-moi. »
Comme si de rien était, Sigyn entraîna Hidlr vers un lieu sûr, le plus discrètement possible en jouant tout simplement son rôle : une infirmière accompagnant un patient dans une salle d’examen pour le soigner, ce qui était tout à fait leur cas. Dès qu’elle en trouva une disponible, elle l’emprunta, fit entrer Hidlr et ferma la porte.
« On sera tranquille pour un petit moment et j’ai tout ce qui faut pour soigner ce petit bobo. Installe-toi. » Tout en parlant, Sigyn attrapa l’armoire amovible et s’installa en face d’Hildr. « Je suis obligée d’user la médecine humaine. Malheureusement, ici-bas je n’ai pas non plus toutes mes capacités. Je ne peux plus guérir les blessures physiques, mais je vais pouvoir te soigner quand même. La guérison va juste être plus longue », précisa-t-elle avec une pointe de tristesse dans le regard. C’était une partie d’elle en moins, un manque, une aptitude qu’elle perdait et elle se sentait en partie plus faible et moins utile. Certes, elle avait réussi à s’adapter et à vivre avec tant bien que mal, mais en tant que dieu c’était terriblement frustrant de perdre ses capacités, de se sentir affaibli et d’être en quelque sorte coincé comme tous les autres.
« En attendant, dit-moi qu’est-ce que tu as voulu dire tout à l’heure par rafistoler tout le reste ? Tu as déjà abîmé ce corps éphémère à peine éveillée ? » lui demanda-t-elle tout en commençant à désinfecter les blessures des phalanges d’Hildr. D’un simple coup d’œil, elle voyait bien que son amie était en forme, mais elle s’inquiétait des conséquences du changement de corps. Et même si elle ne le disait pas encore, mais le pensait fortement, Sigyn espérait qu’Hildr ne s’était pas déjà attiré plein de problèmes. Ce ne serait pas la première fois et, ce qu’elle craignait, sans doute pas la dernière fois.