Entendez-vous souffler ce vent norvégien, porteur d'un secret vieux de 3 000 ans ? Il contourne les géantes rocailleuses, défie les forêts de sapins et les eaux troublées, urgé de vous transmettre son témoignage... car aux frontières de Bergen, autrefois préservé dans des glaciers, le livre de La Völva a été ouvert. Les âmes des divinités et autres créatures nordiques prisonnières de ses pages peuvent dorénavant être relâchées sous le ciel, pour répondre à la promesse de l'inéluctable.
Le destin déploie sa main et vous dévoile son jeu, et quand vos yeux constatent votre défaite, vous comprenez enfin la vanité de votre combat.
Intrigue en cours — Le temps est bien choisi pour vous duper : Le destin vous punis d’avoir voulu vous en détourner, entendez-vous son rire moqueur ?... Sachez que jamais il ne vous laissera en paix.
NB — Forum inspiré de la mythologie nordique | divinités et créatures mythiques réincarnées. Nous sommes en automne 2020 ; rps ultérieurs à la date actuelle prohibés, mention "flashback" pour les rps antérieurs.
PROFESSION : Etudiante en Master Etude des conflits et de la Paix
ORBES : 760
misères : 240
Jeu 19 Nov - 0:12
Divine Comédie
Ils avaient l'air penauds, ne s'attendant visiblement pas à ce que Caleb fasse preuve d'intelligence et qu'il refuse de rentrer. Quand il exigea de parler avec leur chef, certains tournèrent les talons et entrèrent dans le village. Il se passa quelques longues minutes, durant lesquels certains inconnus, plus ou moins discrètement s'étaient disposés innocemment de part et d'autre du dragon, comme pour l'empêcher de partir. Soit c'était une technique commerciale particulièrement agressive, soit cet endroit n'était pas ce qu'il prétendait être. Enfin, un jeune homme qui arborait une vilaine cicatrice lui traversant le visage d'une oreille à l'autre, arriva tout essoufflé à coté du vieil homme et lui confia bon nombre d'informations. L'ancien hocha la tête et le regard qu'il posa sur Caleb fut bien plus intéressé.
« Nous sommes navrés, mais nous ne connaissons point de Velena et nous ne savons pas à qui vous faites référence. Notre Jarl ne peut se déplacer car il supervise les préparatifs de la cérémonie de ce soir. En revanche, il semblerait que l'émissaire des Dieux ait plaidé en votre faveur étranger. »
Tous se regardèrent, légèrement décontenancé. Le vieux leva les bras en l'air en signe d'apaisement et inclina largement son buste en direction de Caleb, comme pour saluer quelqu'un de particulièrement important.
« L'émissaire a dit que vous étiez un voyageur très important, un être dont les ailes ont été arrachés et qui est condamné à fouler la terre alors qu'il devrait s'élever dans les cieux. L'émissaire dit que les dieux vous sont favorables et que nous devons vous traiter avec le plus grand respect. Mais, en revanche, il y a quelque chose que je ne comprends pas... »
Il se gratta le crâne, regarda les siens avec hésitation. Le jeune homme défiguré haussa les épaules, comme pour lui signifier qu'il ne s'était pas trompé. Malgré la course et l'urgence, il était certain d'avoir rapporté les paroles exactes. Qu'importe si leur sens était si étrange.
« L'émissaire nous dit de vous donner des égards digne d'un roi mais, d'un autre côté, vous délivre un message des plus mystérieux. »
Le jeune homme à la cicatrice s'avança, posa un genou à terre devant le dragon et releva le visage fièrement en sa direction. Il avait l'air profondément fier de déclamer quelque chose qui ne lui appartenait pas, comme si son rôle de messager était d'une importance capitale.
« L'émissaire vous conseille de tourner les talons et de ne pas entrer dans un lieu où votre esprit pourrait si aisément se perdre. Elle dit que vos prochaines épreuves ne seront point physiques mais mentales, et que c'est votre ruse et non votre force qui vous permettra d'obtenir ce que vous cherchez. Enfin, elle annonce que vous n'êtes pas digne de la nourriture des mortels et vous conseille de vous nourrir uniquement de nos prières. »
Et un concerts de chuchotements fiévreux s'éleva tout autour du dragon. Un à un, tous imitèrent le jeune homme et furent bientôt à terre, rendant hommage à cet humain au regard si désarmant, sans vraiment comprendre ce qu'il se passait. La seule chose dont ils étaient certains, c'est que les signes favorables se multipliaient en ce moment. L'arrivée de gens si importants chez eux était la réponse à toutes leurs espérances. En silence, chacun remercia son Dieu favori en contemplant Caleb. Quelle ironie.
réincarnation de : Samaël, illustre dragon et commandant d'une grande armée.
LOCALISATION : Bergen
PROFESSION : Tueur à gage
ORBES : 1533
misères : 198
Jeu 19 Nov - 22:23
La Divine Comédie
Il était consterné par le terrible blasphème qui écorchait leurs lèvres. Ces marauds le dévisageaient comme s’il descendait d’un ciel auquel il n’avait pas droit. Ses céruléennes étaient teinte d’une rage incandescente qu’il peinait à réprimer derrière un voile de pseudo-innocence. Un léger sourire sarcastique étire ses lèvres alors qu’il écoutait attentivement le discours de ces aliénés. Il était certain que tu étais derrière ce discours énigmatique. Ses prunelles analysaient alors chaque personne influente qui pouvait prendre la parole avant de s’annoncer, et celles qui se devaient de passer uniquement par les murmures afin de ne pas s’attirer les foudres d’autres personnes plus indiquées.
Il incline son regard, le froid s’éprend de ses membres et vient picorer le peu d’énergie qui électrisait ses muscles. Il relève le menton, son esprit se bloquant aux premières paroles « à qui on a arraché les ailes ». Il déglutit difficilement et tente de paraître plus calme qu’il ne l’est, arborant un large sourire enjôleur avec une aisance désarmante. Sa colère semblait s’effriter, s’envoler au rythme de brèves pensées, alors qu’elle n’était que dissimulée derrière un voile à peine déposé.
« - Digne d’un roi. N’est-ce pas un peu trop exagéré avant d’avoir pu bénéficier du jugement de votre émissaire ? »
Il humecte ses lèvres et se détend progressivement. Son esprit d’une prudence exceptionnelle prévalait sur la torpeur et la colère. Qu’importe les ressentiments qui le consumaient de l’intérieur depuis ces dernières heures, l’urgence sollicitait son esprit.
Il devait se méfier de cette mascarade qui s’apparentait davantage à une secte qu’à une véritable foire. Si les monstres étaient remis à la mode dans certaines contrées, ce sont les fous qui faisaient l’unanimité dans cette petite bourgade insignifiante. Attiser leur colère et répandre le sang ne pourrait que lui nuire et il venait de le comprendre. Il s’avance et dévisage la rouquine avant de reporter son attention sur l’homme balafré. Il se concentre, sa vue ne lui indiquait aucune chaleur anormale chez ces humains… et à travers les bâtisses, il ne décelait pas encore les tiennes.
« - Suis-je supposé suivre un conseil mal avisé et ne pas profiter de vos coutumes plus qu’alléchantes ? Je suis pourtant tenté par votre mode de vie et je ne peux qu’être flatté d’être ainsi accueilli dans un monde auquel je me sentirais davantage à ma place que celui de l’extérieur. »
Premièrement : s’acclimater. Mettre en confiance nos ennemis et leur donner l’illusion d’une ascendance afin d’être en position de force. Les effectifs lui manquaient, il ne pouvait plus faire de bavure alors que la police entière était sur tes traces et qu’un génocide ne pourrait conduire qu’à une seule conclusion.
« - L’iniquité de ce monde fait offense à nos racines. Et je ne peux qu’être désireux de retrouver les fondations mêmes de nos croyances. »
Il s’avance, ils s’étaient tous prosternés et, par méthode il s’approche de l’homme aux cheveux grisonnants.. Le porte-parole de cette troupe de malfamé, ces moutons manipulés par un leader qu’il n’avait sans doute pas encore rencontré. À moins que tout cela ne soit que vile invention de ta part pour le tester. Pour tenter de le vaincre sur un terrain auquel il avait pris ses marques.
Deuxième information qui lui semblait cruciale, outre la provocation mutine… Il ne devait pas se nourrir et n’accepter aucun met de ce village fictif.
« - Puis-je entrer et aller rencontrer votre émissaire, ou me faut-il m’en remettre aux Dieux, risquant leur courroux ? »
Oh que cette phrase lui brûlait les lèvres d’un acide amer. Il pose délicatement sa main sur l’épaule de l’homme pour attirer son attention et lui offrir une attention que les autres ne méritaient pas. Un léger sourire, conciliant, dominateur, arpentait les méandres sinueuses de son faciès alors qu’il ajoute, tout en se cambrant :
« - Relevez-vous. Guidez-moi. »
Oh que le pouvoir était jubilatoire et qu’il pouvait avec éclat, corrompre l’esprit des plus aguerri. Cet homme ne pourrait que s’enorgueillir de l’attention que lui vouait ce « béni des Dieux ».
PROFESSION : Etudiante en Master Etude des conflits et de la Paix
ORBES : 760
misères : 240
Jeu 19 Nov - 23:25
Divine Comédie
Visiblement rassurés, les hommes et les femmes qui entouraient Caleb baissèrent leurs ,le discours ô combien raisonnable de l'étranger avait eu raison de ses doutes, et il semblait désormais tout disposé à l'aider autant que possible. Il se présenta, arguant qu'on l'appelait tout simplement "le vieil homme" et entreprit de lui montrer les lieux, visiblement très fier de sa communauté.
« Nos jeunes ont encore du mal à se défaire de la société moderne mais comment leur en vouloir ? J'imagine qu'il y a des progrès intéressants. Tout ce qui nous importe ce sont certaines valeurs que nous avons perdues au cours des siècles. Le matériel importe peu à mes yeux. »
Il lança un regard désapprobateur vers une jeune fille qui écoutait de la musique avec des écouteurs. Cette jeunesse… Puis, ils progressèrent au milieu du village, avançant au milieu d'une foule joyeuse et impatiente. Les gens criaient, se bousculaient, seules les nombreuses torches illuminaient la nuit. Certains jouaient du tambour, d'autres dansaient et, une vingtaine de jeunes femmes étaient rassemblée sur la place principale, autour de grands poteaux en bois. Une petite estrade en bois avait été monté, et un homme robuste à la moustache impressionnante releva la tête en les voyant approcher. Sans parler, il désigna le siège à ses cotés et le vieil homme proposa à Caleb de s'y rendre. On lui proposa alors des plateaux couverts de mets, qui passaient de mains en mains ainsi que de nombreuses coupes de ce qui ressemblait à une bière épaisse. Le chef de cette bande l'observait sans détours et un sourire finit par étirer les commissures de ses lèvres, sans jamais atteindre le bleu de ses yeux, presque aussi hypnotisant que ceux du dragon.
« Je vous souhaite la bienvenue noble étranger. Je suis Arne, l'humble chef de ce territoire. J'espère que vous apprécierez votre séjour ici et que vous nous expliquerez ce qui vous a poussé à nous rejoindre. »
A la droite de Arn, un siège vide semblait crier l'absence de celle que le dragon cherchait. Un long son de corne résonna et le comte des temps modernes se redressa, l'excitation dévorant ses traits.
« Nous avons bien des choses à nous dire, mais c'est maintenant l'heure du jugement. »
On avait peint, avec du sang animal, des traits écarlates sur le visage des jeunes femmes et elles semblaient particulièrement nerveuses. La rousse qui avait accueillie Caleb semblait être en retard et jeta un regard courroucé vers l'estrade, comme pour le tenir responsable. Visiblement la cérémonie lui tenait à cœur. Le silence se fit et la porte d'une des maisons s'ouvrit lentement révélant une silhouette vêtue d'un pantalon et d'un simple bandeau pour couvrir sa poitrine. Dans son dos, quelqu'un avait peint d'immense ailes noires repliées. La femme portait un masque dans un métal fin et doré et on lui donna un grand bâton. Les chuchotements qui s'élevèrent ne laissèrent aucun doute sur son identité, il s'agissait de l'émissaire des dieux. La femme s'avança lentement, se plaça au milieu de la place et posa le bout de son bâton sur le sol. Aussitôt, en voyant ce signal informel, les jeunes filles s'élancèrent bruyamment sur la silhouette masquée. Au même moment, Arn saigna donner quelques explications à Caleb.
« L'émissaire ne nous trouve pas dignes des Dieux. Alors elle nous teste. Elle veut trouver quelqu'un qui saura la vaincre. »
Elles étaient toutes équipées de bâton, ne désirant visiblement pas se blesser plus que nécessaire. Et c'était là une sage décision, vu la correction que ses filles inexpérimentées se prenaient. L'émissaire paraissait immobile et, en un battement de paupières, avait changé de place. Son arme tournoyait autour d'elle, étant tour à tour telle une épée et comme un bouclier. Une à une, ses adversaires étaient désarmées et devaient abandonner la zone du combat, certaines éclatant en larmes. Bientôt il n'en resta que deux, la rousse et une fille assez petite, qui se précipitèrent sur les poteaux pour s'y réfugier. La silhouette se jeta à leur poursuite, escaladant avec bien plus de grâce l'obstacle et les observant sauter péniblement pour lui échapper. Les lèvres de Arn s'ouvrirent une seconde fois.
« Vous voyez là-bas ? Il y a une bannière sur le dernier poteau. Si une d'entre elles parvient à s'en emparer elle peut aussi gagner. Les autres ont retenues l'émissaire pour leur faire prendre de l'avance. »
Mais la messagère semblait être un chat, tant la gravité ne semblait pas avoir de prise sur elle. Aucune hésitation, aucun vacillement. Redoutable, précise, elle cueillit une des filles et la faucha avec son bâton. La fille trébucha, se retint comme elle put et finit par tomber sur le sol. Heureusement, rien n'était pas vraiment haut. L'émissaire se retrouva juste derrière la rousse à qui il manquait un dernier saut pour atteindre le précieux trophée. Arn fixa la scène avec une attention accrue et toute l'assemblée retint son souffle. L'émissaire tourna le dos et fléchit les jambes. Un "Ooooh" admiratif s'éleva tout autour d'elle, tandis qu'elle effectuait un saut périlleux, passant au dessus de la rousse qui écarquilla les yeux, et retombant avec délicatesse sur le dernier poteau, ramassant négligemment la bannière. Puis elle la leva dans les airs et la foule explosa, se fendant d'exclamations enthousiastes.
« Eh bien, ce n'est pas pour ce soir. »
Murmura Arn, tandis que la rousse s'asseyait sur le morceau de bois avec désespoir, et que l'émissaire redescendait, foulant le sol jusqu'à lui et lui tendant le trophée. Les gens réunis s'inclinèrent alors, excepté Arn qui se leva et ôta le masque lentement, révélant le visage amaigri d'une Velena dont le regard se porta immédiatement sur Caleb. Arn observa la valkyrie avec fascination et fit signe à deux hommes de lui apporter un boire. On troqua bannière contre coupe et Velena avala docilement le liquide, qui avait l'odeur d'un vin aux épices. Puis, elle se glissa silencieusement à la droite du chef, et on continua à lui apporta à boire.
« Buvez, mangez. Comme à l'habitude, nous ne vous donnons que ce qui est digne des Dieux. »
Velena inclina lentement la tête et, très vite, ses yeux se voilèrent et sa main soutint sa tête. La torpeur la reprenait insidieusement. Elle mourrait d'envie de toucher Caleb, de le prendre dans ses bras, de sentir son cœur battre. Mais elle ne voyait que la foule et les lumières, et tout cela dansait devant son regard émeraude, comme une ronde infernale.
« J'aimerai m'adresser à notre visiteur, Comte Arn. En privé. »
Dit-elle d'une voix qui lui parut étrangère et qui lui donna un long frisson. Elle s'exprimait peu depuis son arrivée. Puis, elle reposa un morceau de poulet dans son assiette et frissonna, tandis qu'un jeune garçon garçon dévoué déposait un châle épais sur ses épaules couvertes de sueur. Le chef approuva mais lança un regard plus que méfiant à Caleb et se leva, laissant un espace vide entre eux d'eux. Il fit signe aux autres de déserter l'estrade et enserra délicatement la main de Velena avant d'y apposer ses lèvres.
« Comme vous le souhaitez. J'avais de toute manière prévue de prier, je ne serais pas long. »
Et il s'en alla, laissant la fête battre son plein. Tous les regardaient, l'étranger et l'émissaire qui les surplombaient, mais personne ne pouvait les entendre. Pour l'instant.
réincarnation de : Samaël, illustre dragon et commandant d'une grande armée.
LOCALISATION : Bergen
PROFESSION : Tueur à gage
ORBES : 1533
misères : 198
Jeu 26 Nov - 21:55
La Divine Comédie
Oh le faste de ces discours l’ennuyait tout autant que ce spectacle grotesque auquel tu t’adonnais. Il ne comprenait pas pourquoi une part de toute ta grâce était réduite au silence, pourquoi diable tu t’amusais ainsi à jouer avec ces pleutres et donnais de ta personne pour contenter ce scélérat qui osait lui adresser la parole. Il esquisse un sourire, mais son regard cobalt contemplait tout autre chose que les yeux de son interlocuteur. Il examinait tes gestes, mécaniques, automates… Quelque chose n’allait pas et te voir ainsi démunie face à la force Humaine et son fléau était aussi horripilant que d’être sur le point de perdre un combat.
Il redresse son menton et écoutait d’une oreille distraite les remarques désobligeantes de son compagnon de fortune. Il humecte ses lèvres, attrapant le verre qu’on lui offrait pour ne pas attirer les soupçons et faire en sorte que les étrangers puissent ne pas être sceptiques au point d’attendre qu’il s’en abreuve. Il porte le verre à ses lèvres et fait mine de boire avant de reposer le récipient.
« - Si je vous répondais, mon cher Arn… Vous ne me croiriez pas. »
Il hausse les sourcils. La question était pertinente, qu’est-ce qui le poussait à rejoindre une colonie d’aliénés ? Il redresse son visage et finit par porter ses prunelles dans celles du « chef » de ce clan.
« - J’ai l’intime conviction que je suis là où je dois être. Et qu’importe ce que les Dieux ont prévu pour nous, je suis partisan de ce destin qui me lie… au sien. » Et à la fin de cette phrase qui se terminait dans un léger murmure, il reporte son attention sur ta silhouette qui finissait avec brio la correction de ces jeunes demoiselles. L’impertinence pouvait être fatale, surtout en temps de guerre. Ces Hommes n’avaient pas idée de l’ère qui s’annonçait et ces petits jeux mesquins n’étaient rien comparé au courroux qui pouvait soulever la poitrine du dragon, s’il laissait libre cours à sa rage.
Il porte lentement son index à sa lèvre inférieure qu’il masse, alors qu’il inspire profondément. Ton corps entier se rapprochait du sien et un frisson grotesque remontait déjà son échine. Il était mitigé entre la colère sourde qui alimentait son coeur ou l’étrange sentiment qui venait d’inonder son esprit lorsque ses céruléennes se plongèrent dans les tiennes.
Il s’appuie lentement sur le dossier de son siège et passe sa main sur son visage. Le fiel remontait dans sa gorge et jugulait toute parole réconfortante qui aurait pu t’être destinée. Tu venais de boire d’un geste cette drogue avec une docilité affligeante.
« - Dans quel pétrin tu t’es encore fourrée. »
Il mordille sa lèvre inférieure et finit par basculer sa tête en arrière. Contemplant le ciel tout en t’écoutant sans plus réellement t’accorder une oeillade.
« - Le temps t’es compté, alors je t’en prie.. Passe le moment des justifications et explique moi la situation avant que je ne mette ce village débile à feu et à sang. Ma patience arrive à son terme. »
Et il les observait, ces vermines. Ces scélérats et ces aigrefins. Se repaître de festivités et de gloire dont ils ne pourront jamais même effleurer l’éclat. Il serre les mâchoires… Pourquoi était-il condamné à vivre à nouveau, enchainé à un corps qui ne lui permettait pas d’assouvir ses besoins et ses désirs les plus noirs. Plus rien en l’arrêtait désormais. Il venait de prendre une décision qui bouleverserait son monde et le leur, le tien également.
« - Je ne suis pas un preux chevalier, prêt à encourir tous les risques pour sauver la dulcinée en détresse. J’étais venu dans l’optique de t’annoncer que ma décision était prise, et qu’il n’était pas question que je renonce à ma haine, à ma colère et à tout autre sentiment qui me permet d’avancer et de me rendre plus fort. »
Il se cambre, son sourire pour éternel ornement à son expression sardonique. Il incline son visage et vient lentement jouer avec l’une de tes boucles, l’enroulant autour de son index alors que son faciès se rapproche du tien.
« - On est destiné à nous déchirer, qu’on le veuille ou non. Mais… Il est hors de question que ces rats puissent ne serait-ce que croire qu’ils ont l’ascendant sur toi et peuvent te soumettre. Alors s’il faut que je les tue tous pour nous sortir de là… Je le ferai. »
Il descend son index, dessinant des sillons sur ta joue avant de finir sa course sur ta nuque et ton épaule. Ses prunelles suivant le terrible chemin qu’empruntait ce doigt audacieux.
« - Tu es à moi. Hildr. Personne d’autre que moi n’aura le droit de te battre. Tu m’entends ? »
Oh que le pouvoir était jubilatoire et qu’il pouvait avec éclat, corrompre l’esprit des plus aguerri. Cet homme ne pourrait que s’enorgueillir de l’attention que lui vouait ce « béni des Dieux ».
PROFESSION : Etudiante en Master Etude des conflits et de la Paix
ORBES : 760
misères : 240
Ven 27 Nov - 1:37
Divine Comédie
Elle l'écouta sans réagir, ses paupières peinant à rester ouvertes. Si, extérieurement elle ne laissait rien paraitre, son âme, en revanche, était des plus meurtries. Les larmes perlèrent dans ses yeux et Velena les retint à grande peine, détournant le regard pour observer les habitants du village. Sa voix s'éleva, murmure rauque et trouble.
«Il faut bien que je mange et que je m'abreuve. Ils sont persuadés que ma nourriture doit être mêlée d'herbes plus bizarres les unes que les autres. »
Ou alors, ils la droguaient sciemment. Elle ne savait pas vraiment et ses capacités de réflexion avaient sérieusement diminuées depuis les derniers jours. La valkyrie ne se souvenait plus de de quel jour on était, pensait parfois être partie depuis deux jours, parfois avait l'impression d'être coincée ici depuis l'éternité. L'éternité oui… Peut-être qu'elle était de nouveau dans son monde, figée dans un rôle qu'elle n'avait pas désirée.
« C'est ici que se trouve la page, soigneusement gardée tu te doutes bien. Et comme chaque soir je me retrouve dans cet état, je n'arrive pas à élaborer un plan suffisamment élaboré. Je ne sais plus depuis quand je suis ici, je… »
Elle était perdue, cela se voyait, dans la crispation de ses membres et dans la détresse qu'exprimait son regard d'ordinaire si vif.
« Arn a trouvé la page mais l'âme de ma sœur ne pouvait pas investir un corps masculin, fort heureusement. Mais il perçoit sourdement ce que ce papier contient. Alors j'ai menti, avec brio pour une fois. Je lui ai dis que seule une femme exceptionnelle pouvait devenir une valkyrie et que ce parchemin était la clé de son ascension. Alors il les entraine et cherche à m'impressionner. »
Piètre tentative. La guerrière souriait, faisait mine de saluer le courage de ces gamines inefficaces, en rêvant de dérober ce qu'elle était venue chercher et de mener ses plans à bien. Mais elle était dans une impasse et ses lèvres qu'elle mordillait nerveusement témoignait son désarroi. Pourtant, tout ça n'était rien face aux paroles de Caleb. Loin de la rassurer, il était venu briser ce qu'elle était lentement en train de construire entre eux. Un grand froid s'insinua dans son corps et elle frissonna, la chaleur des nombreuses torches qui les entouraient ne parvenant plus à la réchauffer. Les contacts légers du dragon lui rappelait la lame froide d'un poignard. Il avait tout gâché. Sans s'en rendre compte, les larmes qu'elle retenait finirent par couler, dévêlant la courbe de ses joues, révélant sa tristesse de manière perfide.
« Les tuer ? S'il suffisait de les tuer je ne serais plus ici. Mais pourquoi tuer des gens qui n'ont rien fait de mal ? Ce ne sont pas de vrais combattants, seulement une poignée de personnes qui croient encore aux Dieux. Là où ils se différencient des autres c'est qu'ils ont raison. Même s'ils sont loin de connaitre la vérité. »
Velena renifla, maudissant la faiblesse de son cœur. Pourquoi les paroles de Caleb lui paraissait si dures à entendre ? Elle s'était préparée à endurer ce genre de discours, à voir ses lèvres s'ouvrir pour lancer un tel venin. Il était venu pour annoncer sa décision, une décision qu'elle voulait accueillir avec sérénité et patience mais qu'elle peinait à recevoir. La valkyrie avait envie de lui sauter à la gorge et de lui hurler dessus. Sa tête, emplie de coton, paraissait si lourde désormais, que la simple idée de tordre son cou vers lui pour lui répondre lui paraissait insurmontable. Aussi, seule l'eau salée qui mouillait son visage trahissait ses états d'âmes. La colère, le refus, l'indignation. Rien ne perça dans sa voix qui gardait son ton monotone et froid, comme un automate.
« Je préfère être le pantin de ces mortels plutôt que de me battre éternellement contre toi.»
Elle avait la gorge nouée. Allons, ce n'était pas le moment de penser à ça. Ils devaient récupérer cette page et s'échapper. Et après, après, ils se déchireraient. Serrant les dents, elle se pencha vers lui, s'approchant dangereusement de son visage. Comment combattre cette peine infinie ? Par la colère, évidemment. Il n'était pas le seul à vivre avec. Faisant un effort monumental, la métisse se pencha vers lui, posant une main un peu tremblante sur l'accoudoir de son hôte nocturne.
« Mais ce que je ressens n'a aucune importance n'est-ce pas ? Alors soit, si c'est ce que tu souhaites nous nous déchirerons, tu as déjà bien progressé dans ce domaine, ne t'en fais pas. »
réincarnation de : Samaël, illustre dragon et commandant d'une grande armée.
LOCALISATION : Bergen
PROFESSION : Tueur à gage
ORBES : 1533
misères : 198
Sam 28 Nov - 22:21
La Divine Comédie
Et que les Dieux se gargarisent donc du chaos qu’ils enseignent à leurs descendants. Ces piètres hommes à l’allure grotesque, qui invoquent leur nom uniquement pour appartenir à un groupe sans intérêt. Leurs convictions demeurent sans profondeur et il peinait à contenir le dégoût que cela lui inspirait. Oh que son mépris lui était malin, chevauchant l’ardeur de ses pensées pour en mener le raid. Il tourne son regard céruléen dans le tien, sa main se dérobe à ta peau dorée, satinée par l’exposition au soleil… Il entrouvre les lèvres, malheureusement aucune parole ne vient en border le rivage.
Il n’avait guère prédit les ravages que ses propos allaient susciter chez toi. Son corps entier est révulsé à l’idée de se sentir lésé, en voyant se refléter dans ton regard forestier… Cette peine dont il est le seul héritier. Il redresse son menton, ravalant la torpeur et la surprise qui l’étrangle et tentant de faire bonne figure. Mais tes larmes, aussi dévastatrices que le sentiment qu’elles expriment, insinuent dans son esprit une vile remontrance.
« - Tu veux dire que tu as mis ton honneur en jeu pour un bout de papier que ce bougre n’a peut-être pas?! »
Le courroux était sa seule arme, la seule défense face à ton désarroi. Oh qu’il était impertinent de penser qu’il pouvait s’émanciper si aisément de ses habitudes et de ses travers. Lui qui y baignait et y puisait toute sa force continuellement. Il ravale sa salive et s’enfonce dans son siège, les sourcils froncés alors qu’il admire à nouveau ces pleutres batailler et commérer à leur aise. Ne se souciant guère du temps, de l’espace ou de l’époque à laquelle ils appartiennent.
« - Pourquoi faut-il toujours que tu n’en fasses qu’à ta tête. À te pavaner en clamant que tu me fais confiance et que tu me jures loyauté… Alors que tu n’es même pas capable de me demander de t’accompagner dans un périple insensé. Tu as préféré louer un guide enjôleur qui ne rêvait que de te déshabiller. »
Peste-t-il alors entre ses dents, ne t’accordant plus l’aumône d’un regard. Il serre les mâchoires, ravale son fiel. N’avait-il pas assez fait de dégâts ? Pourquoi son orgueil lui crie-t-il alors de venger son offense. Oh il aurait très bien pu te pardonner ton excès d’orgueil, si tu n’avais pas tant lésé le sien.
« - C’est cela, c’est vrai que t’es habituée à être la marionnette de tout le monde, de toute façon. »
Et il se redresse violemment, cessant cet échange stérile qui ne mènerait qu’à une énième dispute inutile. Il n’était pas assez ouvert pour te vouer l’empathie qui l’avait titillé. Mais sa colère l’avait jugulée avant qu’elle n’ait la prétention de parcourir ses membres. Il te lance un regard inquisiteur, ourlé d’une expression sévère.
« - Le jour où tu donneras une véritable valeur à ton existence, tu comprendras pourquoi tout ceci… » il désigne cette mascarade désopilante comme s’il s’agissait d’une piètre comédie montée par des amateurs. « - M’horripile. Tu devrais t’indigner d’en être réduite à cela. Au lieu de quoi, tu te trouves des excuses. Je vais te la trouver ta page, et je vais te ramener chez toi. Après, nous serons quittes. »
Et il savait tous les sous-entendus que tu venais de lui offrir. Oh il avait bien compris que tu tenais à lui et cette réalité le frappait davantage que tout autre propos irascible qui aurait pu écorché tes si jolies lèvres. Cette affection, cette inclination… Lui était d’autant plus douloureuse qu’elle menaçait d’être réciproque. En réalité, il ne te détruisais pas, il ne te tuait pas… ce qu’il cherchait à faire avant tout, c’est tuer la part de lui qui résidait en toi.
PROFESSION : Etudiante en Master Etude des conflits et de la Paix
ORBES : 760
misères : 240
Dim 29 Nov - 12:29
Divine Comédie
L'amertume remonta le long de la gorge de Velena, brûla ses lèvres qui restèrent obstinément closes. Il ne méritait même pas sa colère. Mécaniquement, elle essuya les traces de sa peine, ne se rappelant même plus avoir pleuré. Quelle honte, montrer ainsi sa faiblesse à quelqu'un qui ne cherchait que son malheur. Caleb avait parfois manqué de tact, parfois été insolent, parfois été brutal. Mais il l'avait toujours fait pour la secouer et exprimer son incompréhension face aux convictions qui muaient son quotidien. Jamais au grand jamais il n'avait été blessant. La valkyrie se souvenait de leur bataille sur le toit de la galerie d'art. "Je ne vois aucun venin" avait-elle dit avec candeur, loin de se douter de ce qui se produirait un jour.
« Serpent perfide.»
Siffla-t-elle hargneusement, le regardant pour la première fois avec une lueur de haine pure. Velena savait très bien ce qu'il essayait de faire, elle avait fini par comprendre comment il fonctionnait. Mais elle ne pouvait s'empêcher de foncer dans le piège, laissant libre court à la colère qu'il se plaisait à attiser. La valkyrie avait bien trop d'orgueil pour se laisser insulter de la sorte sans réagir. Il avait devant lui une guerrière, pas une loque sans caractère.
« Premièrement, je suis en mission et je joue la comédie pour obtenir ce que je veux, l'honneur n'a rien à voir là-dedans. Deuxièmement, la page existe je l'ai vu et elle est on ne peut plus authentique. Troisièmement, je ne t'ai pas demandé d'aide comme tu ne me demandes pas d'aide quand tu t'occupes de tes affaires. Cela n'a rien à voir avec la confiance que je t'ai accordé.»
Elle se félicitait intérieurement d'être aussi calme et de ne pas avoir hurlé. Son corps entier tremblait et les contours du dragon lui paraissait flou, comme si elle l'observait derrière un écran de fumée. Les cris qui résonnaient autour d'eux, le fumet des plats, les lueurs des flammes, tout cela l'agressait et lui donnait le tournis. Velena avait prévu de ralentir son rythme cardiaque quand l'occasion idéale arriverait, freinant ainsi les effets de ce qu'ils mettaient dans sa nourriture. Mais leur dispute l'empêchait de respirer profondément et elle perdait pied peu à peu, à mesure que sa déception grandissait. Elle se leva, le corps luisant de transpiration, rejetant la lourde étoffe qu'on avait posé sur ses épaules. Puis, elle se posta devant le jeune homme et se pencha en avant, posant lourdement ses mains sur ses accoudoirs, et le toisant avec férocité.
« Tu m'as habitué à bien des choses mais pas à la bêtise congénitale dont tu fais preuve actuellement. Tu sais très bien que, actuellement, tout ce qui guide mes actes et mes pensées c'est un irrépressible besoin de liberté. Je ne t'ai pas tué, je t'ai accordé ma confiance, je t'ai promis que je te protégerai. Tout ça ce sont des fils coupés et, si tu considère que j'étais une marionnette, tu sais bien qu'aujourd'hui je cours sans entrave. Alors pourquoi tu te voiles la face Caleb hm ? »
La colère et l'impertinence brillaient dans son regard et elle l'avait imité sans le savoir, comme le font les personnes qui côtoient trop longtemps quelqu'un. Tel un grand chat sauvage, elle se pencha un peu plus, étant désormais dangereusement proche. Elle ne pouvait s'en apercevoir mais, dans son dos, les villageois chuchotaient nerveusement, se demandant bien pourquoi leur prétendue émissaire avait l'air de vouloir étriper l'étranger.
« Quand Harald est venu chez moi je lui ai dis que c'était la dernière fois qu'il me manquait de respect. Mais cela vaut pour toi également. Tu penses que sous prétexte que je tiens à toi tu peux m'insulter en toute impunité ? Tu crois que je vais courber l'échine et subir un fiel que je ne mérite pas ? Mais pour qui me prends-tu exactement hein ? »
Lui trouver sa page, la ramener chez elle. Le mépris qu'il avait pour elle lui était insupportable. Velena n'avait jamais imaginé qu'il serait obligé d'intervenir. Et elle était désormais convaincue d'avoir fait le bon choix en n'impliquant personne dans ce gigantesque foutoir. Sentant que ses jambes faiblissaient, elle bondit en arrière et lui tourna le dos, s'asseyant sur le bord de l'estrade et contemplant ce minuscule royaume. Les toits des maisons se mouvaient, comme des vaguelettes sur la surface d'un lac tranquille. Les habitants ressemblaient tantôt à des fourmis, tantôt à des géants aux visages moqueurs. Mais si la valkyrie fermait les yeux pour échapper à ces visions étranges, un tournis insupportable s'emparait de son être. Haletante, elle prononça sa dernière phase avec difficulté, ne sachant plus vraiment si c'était à cause de ce qu'elle avait ingurgité ou à cause de l'émotion qui la saisissait.
« Comme toi je n'aime pas la pitié alors, si tu penses vraiment ce que tu viens de dire, pars. »
réincarnation de : Samaël, illustre dragon et commandant d'une grande armée.
LOCALISATION : Bergen
PROFESSION : Tueur à gage
ORBES : 1533
misères : 198
Dim 29 Nov - 22:04
La Divine Comédie
Il se retourne légèrement lorsque ta première insulte siffle entre tes lèvres et que tes dents en aiguise les syllabes. Il agrandit légèrement les yeux et, de biais, t’offre un sourire charmeur tout ce qu’il y a de plus antipathique. Il écoutait tes propos acerbes comme on écoute une musique classique. Appréciant la tonalité sans en comprendre la profondeur. Tout n’était que surface et il ne s’arrêtait que sur quelques mots pour obtenir le sens que tu souhaitais transmettre. Tu répondais uniquement à sa provocation et il devait s’en féliciter.
Au fur et à mesure, son corps entier s’était détendu. Il affichait son éternel air sarcastique, donnant l’illusion que toute ton amertume ne pouvait l’atteindre et que rien ne le touchait réellement. L’étrange sentiment de voir cette réalité le frappa de plein fouet. Troublé par le simple fait qu’il ne ressente effectivement rien. Si l’ironie décorait son faciès, c’est l’indifférence qui régnait dans son esprit. Il plisse les lèvres et hausse les épaules tout en soufflant un :
« - Bien. » Avant de simplement se redresser et de te tourner le dos. Il s’arrête pourtant, ne daignant point descendre de l’estrade avant de t’accorder une énième parole, qui, il en était certain, ne pourrait guère changer l’issue inéluctable de cette entrevue.
« - Tu ne m’as pas tué, parce que tu ne pouvais pas le faire. T’en pensais-tu seulement capable ? Combien de fois ai-je seulement épargné ta vie, Valkyrie. »
Et son sourire s’étire, déformant ses traits d’un sarcasme plus affuté que ne le seraient jamais tes dagues.
« - Tu es à ce point troublée par moi, que tu en viens à m’imiter pour trouver un semblant de répartie. Mais tu es loin d’égaler le venin qui m’anime et d’en frôler l’ombre. »
Il se tourne et plisse les lèvres, marchant à reculons sans prendre la peine de jauger ton état. Tu l’avais dit toi-même… tout cela n’était que comédie que tu te plaisais à jouer pour obtenir ton dû et le faire en toute liberté. Il écarte les bras d’un geste théâtral et donnant l’illusion d’une résignation.
« - D’accord. Alors je m’en vais. Harald arrivera sans doute avec tes parents sous peu, alors je te conseille de trouver ta page au plus vite. En ce qui nous concerne… »
Il humecte ses lèvres et se rapproche. Oh si le clou avait été planté et que la douleur que tu avais ressentie était lancinante, ce qu’il s’apprêtait à faire rendrait jaloux tous les coups de grâces dont font mention les légendes. Il pose ses mains sur les tiennes, serrant les accoudoirs à travers elles pour maintenir ton corps à bonne distance tout en jouant d’une proximité dominatrice. Il incline son regard et plisse les yeux, soufflant du bout des lèvres :
« - Ceci est la fin. Et si cela ne te parait pas plausible… »
Ses céruléennes se plongent dans les tiennes et son souffle se coupe, probablement gardé en haleine par la révélation qu’il allait te faire. Vos destins étaient à jamais scellés, et il se complaisait à en malléer la trame et à rendre l’originale plus vive encore qu’elle ne l’aurait été.
« - Tu n’es rien pour moi. »
Ses lèvres frôlent dans un blasphème les tiennes, lorsqu’il les caresse de son souffle une ultime fois : « - rien du tout. »
Et dans un courant d’air, il s’était déjà éloigné. Te tournant le dos avec tout le mépris dont il pouvait faire preuve et s’avançant, se frayant un chemin dans la foule anonyme. La sortie n’était pas loin, il n’avait plus rien à faire ici désormais. Tu t’en sortirais très bien toute seule.
PROFESSION : Etudiante en Master Etude des conflits et de la Paix
ORBES : 760
misères : 240
Dim 13 Déc - 20:59
Divine Comédie
Un grondement rugit, loin au dessus de leur tête, comme si un dieu un peu trop curieux était en train d'écouter leur conversation. Mais, même si le ciel s'était couvert d'un amas de nuages noirs, les portes du ciel ne s'ouvrirent pas et ne déversèrent pas une pluie qui aurait été plus que bienvenue. Velena avait chaud, non pas comme lorsqu'elle s'était étendue auprès des flammes, plutôt cette chaleur moite et inquiétante qui saisit quelqu'un lorsqu'il est à deux doigts du malaise. Ce n'était pas la fatigue, le stress, l'inquiétude de cette expédition, ni même ce qu'elle ingérait péniblement ici. Elle se rendit compte avec effroi que Caleb était capable de lui faire du mal physiquement en usant seulement de mots. Ce constat la fit se figer et elle ravala les paroles qu'elle mourrait d'envie de prononcer, posant une main tremblante sur son ventre. La farouche valkyrie désirait seulement se rouler contre le sol et pleurer tout son saoul, comme une enfant. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait, elle ressentait quelque chose d'étrange, qu'elle n'avait jamais expérimenté auparavant. Malgré tous ses malheurs et toutes les aventures de sa longue existence, rien ne l'avait préparé à l'atroce sensation qu'une main de fer était en train de lui broyer le cœur. Un gémissement sourd s'éleva derrière ses lèvres abimées, un gémissement de bête blessée. Par Odin, que ça faisait mal.
Hildr avait construit sa nouvelle identité en rencontrant Caleb. Elle avait tâtonné longuement pour comprendre ce qu'elle devait et voulait faire dans ce nouveau monde qui s'offrait à eux. Et, alors qu'elle avait enfin trouvé un sens et accepté d'être désormais Velena Jespersen, le dragon avait fait voler en éclats tout ce qui composait son être. Hagarde, elle le regarda s'éloigner, attrapa un arc et de belles flèches aux plumes écarlates. La lumière des torches nimbait la scène d'un éclat rougeoyant et, à cause de la drogue qui coulait dans ses veines, la valkyrie eut la sensation d'être dans ce qui ressemblait à l'enfer des chrétiens. Plaine rouge, démons grouillants et le Diable en personne, qui foulait la terre en conquérant.
«Tu ne vas nul part.»
Une flèche passa en sifflant au dessus de la tête du jeune homme, le frôlant d'un peu trop près, et vint se ficher devant lui, bientôt suivi par deux autres, signal on ne peut plus clair. Le geste attira l'attention des habitants qui se figèrent et observèrent les deux protagonistes principaux de l'histoire, sentant tous qu'ils ne valaient mieux pas interférer entre les deux créatures. Velena descendit d'un pas hésitant de l'estrade, dissimulant au mieux l'état dans lequel il l'avait plongé, tenant toujours son arc fermement. C'était la fin, il l'avait annoncé. Mais elle ne le laisserait pas la détruire pour rien. Il servirait à quelque chose malgré lui.
«En m'insultant tu insultes les Dieux. Je t'ai offert l'hospitalité et tu m'a remercié par le fiel de tes paroles. Pour cela, j'exige réparation. »
Velena n'attendit pas longtemps avant de voir un grand gaillard, celui qui avait transmis son précédent message et qu'un maniement maladroit de l'épée l'avait gratifié d'une balafre au visage, s'élancer vers le dragon et le toiser avec hargne. Depuis quand manipulait-elle les mortels sans vergogne ? La peine qu'elle ressentait se muait lentement en haine froide et la pensée que Caleb puisse tous les tuer ne la fit pas ciller. Plus rien n'avait d'importance désormais.
« Noble émissaire, laissez moi être le bras armé de votre vengeance et permettez moi de laver cet affront en prouvant ma valeur. Je combattrai aux lueurs de l'aube cet homme jusqu'à ce qu'il implore votre pardon ou périsse. »
« Accordé. »
En temps normal, la métisse aurait protesté, empêché ce garçon a peine sorti de l'adolescence de courir vers une mort certaine. Mais elle se contenta d'approuver froidement, une petite partie d'elle même assistant à la scène sans être vraiment là. Elle avait l'impression qu'une étrangère avait investi ce corps également étranger. Et ce duo agissait et parlait mécaniquement, ignorant la souffrance en la cachant derrière une épaisse porte bardée de fer. Un duel pour une question d'honneur, quelle idiotie. Tournant les talons, la valkyrie partit en direction de la petite maison qu'on lui avait attribué, échangea quelques mots avec Arn qui avait raté l'incident et ferma la porte. Elle avait conseillé au chef de surveiller étroitement Caleb. Soit il s'enfuirait, soit il les tuerait tous, soit son honneur lui dicterait de répondre à ce duel. Dans tous les cas, l'attention était portée ailleurs et c'est tout ce qui comptait.
Sans perdre un instant, Velena fonça vers la salle de bains dépouillée de l'habitation et se fit vomir péniblement au dessus des toilettes, ignorant la douleur qui lui tordait les tripes. Elle devait se purger et rapidement. Une fois cet instant désagréable passé, elle se brossa énergiquement les dents et ferma les yeux, se concentrant sur son rythme cardiaque. Ses mains tremblaient encore un peu et la texture des objets lui paraissait toujours aussi étrange. Mais cela devrait faire l'affaire. Velena attendit de longues minutes, ou des heures (après tout, elle n'avait plus la notion du temps) Récupérant ses affaires, elle enfila son sac à dos, troqua ses habits de cérémonie contre l'ensemble noir et discret qu'elle portait en arrivant et ouvrit la fenêtre pour se couler silencieusement à l'extérieur. Son plan était des plus simple : maintenant que la majorité des pseudos gardes de ce village de fous avaient certainement été demandé ailleurs, elle allait mettre la main sur la page et s'enfuir. Elle ferait revenir sa soeur et oublierait tout ce qui s'était passé ces dernières semaines et la plus grande erreur de sa vie.
«J'ai tout donné à un dragon… »
Murmura-t-elle aux étoiles d'une voix brisée, se confiant au néant qui entourait désormais ses pas. Puis, elle arriva aux abords de la plus grande des bâtisse, celle du Jarl autoproclamé de la petite communauté. Comme prévu, il n'y avait pas un chat, sauf une femme qui dormait contre le mur, feignant de monter la garde. Avec un froncement de nez dédaigneux, Velena passa devant et pénétra chez Arn, fonçant directement vers un escalier. Il lui avait montré la page en arrivant, elle savait très bien où elle se trouvait. Mais, lorsqu'elle déboucha dans la cave et éclaira les lieux avec une petite lampe torche, elle eut l'amère déception de constater que le piédestal où tronait d'ordinaire le parchemin était vide. Dépitée, elle s'approcha et posa ses doigts sur la pierre froide, se prenant ce nouvel échec en pleine face.
Qu'était-il advenu de Caleb et où était cette foutue page ?
réincarnation de : Samaël, illustre dragon et commandant d'une grande armée.
LOCALISATION : Bergen
PROFESSION : Tueur à gage
ORBES : 1533
misères : 198
Ven 1 Jan - 19:45
La Divine Comédie
Et que le ciel vous prenne à témoin, pour l’outrage que vous vous faisiez mutuellement dans l’unique but de respecter des traditions qui vous dépassent et vous fermentent. Il s’arrête, les muscles de son dos se raidissant lorsque la flèche siffle à son oreille et part se loger devant lui. Un sourire s’étire très lentement sur ses lèvres, son regard vide de toute émotion humaine. Les jeunes gens le dévisageaient, à la fois perturbés par le courroux de leur « messie » et le regard interloquant de cet énergumène qui, loin de s’indigner d’un tel comportement, semblait s’y être attendu. Il incline son visage et sans même t’offrir l’aumône d’un regard, lance d’une voix languide :
« - Chassez le naturel, il revient au galop. Il faut croire que les humains peuvent également avoir des raisonnements exacts. »
Et toi seule pouvait comprendre le blâme qui t’était porté avec tant de hardiesse. Il faisait mention d’une telle perfidie avec un délice qui ne volait rien à sa réputation. Son regard se porte alors instantanément sur l’homme qui le défia.
« - Ce petit jeu est grotesque. Cette comédie arrive à son terme… »
Et lorsque l’homme prend la parole, il serre les dents. Retenant tout le fiel qui le poussait à décapiter l’impudent empli d’une confiance absurde face à lui. Il serre les poings et un sourire amer reprend de droit le règne de son expression. Il redresse son menton et siffle entre ses dents :
« - Et ma patience aussi. »
Il t’avait brisée et ce serment était de loin, le plus solide que cette ère ait connue. Il savait parfaitement que tu ne pourrais pardonner une telle offense alors que tu t’étais livrée avec tant de passion et que tu lui avais dédié ta haute trahison envers les tiens. Il ne lui restait plus qu’à s’assurer de l’échec cuisant de tes dieux et l’arrivée inopinée des siens. Tout rentrerait dans l’ordre et tu finirais par le haïr et le considérer comme un véritable ennemi.
{…}
Le combat ne dura que quelques minutes. Le dragon s’était amusé à éviter les coups, reprenant son souffle et ses mouvements d’une fluidité hors du commun. Il s’amusait à lire le jeu de son adversaire et à comprendre la mécanique de l’art du combat qu’il utilisait avec tant d’effervescence. C’était pitoyable de voir à quel point cet homme se débattait et tentait de garder confiance. Lorsqu’il perdait espoir et s’apprêtait à laisser tomber, Samael baissait sa garde et lui offrait une opportunité. Il était impressionnant de voir à quel point l’homme pouvait se débattre dans la mort. La certitude de l’échec ne l’épuisait en rien, le gouffre ne leur paraissait guère létal, si un seul fil… même minime, leur était tendu pour sortir de la pénombre. Ils s’y accrochent comme on s’accroche à la vie et avec la fièvre que peu de combattant peuvent avoir l’honneur d’arborer.
L’homme était au sol, et le dragon ne l’avait pas touché une seul fois. Il lui offrait cette défaite lamentable et ne s’enorgueillissait pas de sa victoire. Si ce n’est qu’il posa pied sur le torse de son adversaire et leva le regard dans la direction de son compagnon d’arme qui se frayait un chemin dans l’assemblée. Le souffle court de tous ces anonymes semblaient se perdre et leurs certitudes s’étiolaient progressivement. Qui croire, qui suivre, ces âmes perdues s’accrochaient à un berger qui n’était pas présent et qui ne pourra jamais leur offrir ce que votre monde à vous, pourrait leur offrir.
« - Tu en as mis du temps. »
Le souffle saccadé par sa course, l’inspecteur fronce ses sourcils broussailleux et éructe d’une voix à peine tamisée par le soulagement de revoir son compagnon :
« - la faute à qui ? Tu es sous ma juridiction, laisser un civil mener l’enquête et se faire justice… entrainent des répercussions. Tu devrais apprendre à te tenir. Elle compte tellement pour toi ? »
Un léger rire cristallin écorche les lèvres du dragon alors qu’il hausse les épaules et plisse les lèvres.
« - Demande-lui. »
Le regard de l’officier dépasse celui de son ami et se porte sur l’ombre de la foule, où son attention se perdait un instant en quête d’un visage familier aux lignes semblables aux tiennes.